6-0, puis abandon, le soleil l’a emporté sur la terre sèchement battue. Les autres courts sont à court de joueurs. Au loin, on entend encore quelques Nadal mal coachés se muscler le bras droit. La bière fait de même pour mon coude, avec plus de régularité. L’entrainement vient de commencer. Je pense rattraper Federer sous peu au grand chelem de l’apéro. Sur le gazon, nul Wimbledon, juste des chaises longues vides qui n’attendent que des blessés à apaiser quand l’ombre des arbres aura vaincu le soleil continuant à frapper des coups droits assassins sur les rares Djokovich qui s'obstinent. Trois dames qui n’en finissent pas de dîner parlent de piscine et de biberons mais d’abord, décident-elles, il faut boire un verre avec les copines. Les gamins peuvent attendre, même s’ils niauchent, ces sales mioches, ça leur fera les pieds. D’abord, les copines. La dernière Steffi Graf qui s’accroche, agacée par le soleil, se prépare à abandonner son Agassi. Elle balaie le court d’où s’envole une poussière rouge comme le sang des vaincus. 6-0, puis abandon, on joue mieux en terrasse que sur le court.