Blog suisse de littérature

Bribes : les notes du petit carnet

Des bribes, des notes, des fragments, des esquisses écrites aux heures creuses dans un petit carnet : simplement les retranscrire.

Vincent Francey

1.04.24

Quand dans la conversation survient la maîtresse de maison et que l'ado de 13 ans dit domina, dominae, féminin, tu te dis que le monde garde quelque espoir de survie.


 

Vincent Francey

Renouveau : cet énervement de ne pas encore voir le printemps chasser tristement (ou alors trop maladif, le printemps), l'hiver, et ce chat dans la gorge, et les crépuscules blancs, toujours rien pigé, monsieur Mallarmé. 

Vincent Francey

2.02.24

Écrire avec harmonica (dans les oreilles) et une voix qui dit : oh mother (Neil Young, Mother Earth) (fragilité). 


 

Vincent Francey

8.01.24

Un jour, un demi-jour de travail, déjà l'épuisement. Et ce mot : demi-poète, à rêver. 


Métal : musique sans trève. 


 

Vincent Francey

31.12.23

Se coucher avant minuit pour rattraper une année de sommeil en retard.


 

Vincent Francey

29.11.23

Baby Auto (disent des mioches en bourbine), M&M's disent des badauds (ressortir parfois de bons vieux mots des tiroirs, des badauds baguenaudant). 


 

Vincent Francey

 

29.10.23

Demain, improviser L'Étranger (comme tuer un homme sur plage, à cause du soleil).


 

Vincent Francey

25.09.23

Les livres déçoivent moins que les gens parce que quand on a besoin d'eux ils sont là.


Dans la radio, ça parle Prigojine, Poutine, crash, assassinat, et en face, sur la route, les chars de l'armée suisse. 


 

Vincent Francey

27.08.23

Veille de rentrée : il pleut. 


 

31.07.23

Fête nationale. Ai installé des drapeaux sur la terrasse (contraint et forcé). La caissière et la cliente à la Coop : cinq ans pour toucher quelque chose de l'AI ; nous rien parce qu'on a une maison ; et il y en a qui courent dans les rues et qui touchent l'AI ; changer de nom, que ça se termine en itch. Concurrence des misères (elles n'y peuvent rien, ces deux dames) (leur racisme, ça les arrange bien, les vrais profiteurs, les bien suisses et bien sérieux profiteurs). Envie de les…

Vincent Francey

deux jours après

30.06.23

Vacances (presque). Sentiment étrange : vague-à-l'âme, quelque chose se termine, rien ne commence. Vacance = vide (à combler tout seul, quand on est célibataire) (soif d'apéros) 


     

    Vincent Francey

    31.05.23

    Deux chansons déjà et cette surprise : la musique aussi est venue. Que faire de ces mélodies dans la tête ? (confiance dans l'écriture-chanson, les textes, mais la musique, réservée à ceux qui savent ?)


    Vincent Francey

    30.04.23

    Reste à ta place et fume ta pipe. Jeu d'enfance. Grand-mère aimes-tu la choucroute ? Ça pue, la choucroute, c'est rance, la choucroute ; ce matin, je suis descendu à la cave de devant (celle de derrière, je crois, plutôt) et ça ne puait plus la choucroute rance, ça sentait la terre, et c'était petit, tout petit, cette cave de derrière. J'ai pris le pot de confiture à la cerise, bien sûr (démystifier les variations de Grange, maintenant que je suis revenu à la maison).


    Vincent Francey

    27.03.23

    Dormir-écrire, me lever pleine nuit pour (lui) écrire (ne plus savoir dormi) - attendre d'avoir dormi pour écrire - bouche pâteuse, tête vide (un visage, un livre, les muscles des épaules) (écrire-dormir quand ni écrire ni dormir ne sont possibles)


    Ruisseau des Chaudeires, 25.02.23

    28.02.23

    (noter la date : oups, l'anniversaire de ...)

    (ce lapus, dans la vidéo Naissance d'un pont : photographier à la truelle)


    29.01.23

    Théâtre pour enfants, estampillé, les comédiens s'éclatent. Il paraît que ça parle de biais cognitifs, mais rien de cela, un trésor au pied d'un arc en ciel (le titre, Biais aller-retour, mal choisi, parce que non, ça parle de mamie qui doit aller en EMS, ça parle d'un trou qu'on creuse entre deux tombes, la nuit, sous la lune, ce sont des mains qui parlent, qui font des calculs. O., à côté de moi, va plus vite. Dans sa tête, ça mouline. Est-ce qu'on en sait plus, après ça, sur les…

    Vincent Francey

    Lausanne : s'y perdre, toujours, et le Major Davel, le vigneron, sa vigne, le guet, le touriste perdu qui filme et qui photographie (même moi, pas touriste, mais perdu).

    Vincent Francey

    Rafistoler l'hôpital. Il a quarante ans. J'ai plus.

    Vincent Francey

    Terrasse d'automne, l'après-midi, feuilles au sol, deux hommes seuls, l'un lit l'autre écrit. Les volets fermés, verts, usés, peinture s'en allant, les vieilles gares sont vides, inhabitées, les salles d'attente attendent qu'on y attendent le train.

    Vincent Francey

    La Placette (jadis), le Tchou-Tchou (à l'arrêt), un souvenir : le café des Alpes, avant le trou, avant le cinéma, un vieux bistrot, chaises moins colorées (mais ce livre va bien avec les chaises d'ici, et ce vent, tu penses à la bouche d'aération, à la robe) (lire les autres photos, quitter le cliché, ou y revenir, par la bande).

    Vincent Francey

    Toujours elle, la pleureuse, comme un aimant, comme un amant.

    Vincent Francey

    Double : le même lieu, l'étoile minuit, la pizza, un autre numéro sur la tranche.

    Vincent Francey

    Solitaires des terrasses, un air d'accordéon, la pleureuse, toujours le même endroit, à l'ombre d'un érable, regarder passer les gens, des poussettes, des vélos, le vendeur de bijoux, et ce solitaire, l'autre, il bâille, il ne fait rien, et l'autre solitaire, au téléphone, et l'autre solitaire, il écrit, deux pigeons roucoulent, il faudrait songer à roucouler, deux pigeons s'envolent, des gens passent, des filles, les solitaires, des types (des pauvres types) regardent passer les filles. Envie…

    Vincent Francey

    "Mettre enceinte." Il te le dit pour rire. Tu penses à. Il pense aussi à ? D'une pierre deux coups (il suffit d'un).

    Vincent Francey

    MARCOPOLO. Quincaillerie d'Orient, orientaillerie, sempiternel Bouddha, lampes et colliers, voyage à bon marché.

    Vincent Francey

    Lenteur des temps fatigués.

    Vincent Francey

    Il est mort, le soleil. Voix de garage (la voix de la radio, Nicoletta ; dehors : il règne, le soleil).

    Vincent Francey

    Terrasses : ceux qui sont sont seuls.

    Vincent Francey

    Ce matin, le ciel est rose. Une bleuette (une bluette) dans ma tête :

    Vincent Francey

    La pleureuse, à sec. Moi, au bord. Des larmes.