19 avril 2015

Si ce n’est pas le cas, tout foire, tout s’effiloche en un rien de temps, la confiance, la justesse, le plaisir, le rythme, l’amitié et l’harmonie. Si le chef par contre sait se mettre à la hauteur des musiciens, ça donne ce Dieu ! Qu’il la fait bon regarder ! que je rechante quinze ans après par cœur.

Par cœur, est-il de plus belle expression pour dire la musique quand ça marche, ou quand ça valse ou quand ça tangue ? C’est le cœur qui mène la barque. Beautiful, my delight… Le corps suit, se trompe parfois, recommence, rejoue, rechante en mieux, trouve des instants où enfin l’âme et le corps se marient. Bien entendu (il faut toujours garder l’oreille ouverte), âme et corps n’ont jamais été séparés. Ils avaient juste oublié de vivre ensemble, comme certains vieux couples qui se rendent compte qu’ils ne se connaissent plus.

Il existe paraît-il de gens qui ne font pas de musique. Il en est même qui lui préfèrent le sport, peste de notre société qui recherche sans cesse la performance, le record et la concurrence où tous les coups sont permis. La musique, la vraie, celle qui n’a d’autre but qu’elle-même et que la joie qu’elle donne, est toujours à contre-temps. Elle dépasse la bête performance physique ou intellectuelle pour faire oublier le temps d’une pause ou d’un soupir l’acharnement à courir après le vide.