Dr House et L’archipel du goulag, matinée où l’humain sombre. Les gens mentent. Le diagnostique est certain. Ils mentent sous la torture ou sous la peur. Ils mentent pour torturer ou pour faire peur. L’humanité mérite-t-elle d’être sauvée ? Y a-t-il un seul juste dans Sodome et Gomorrhe ? Quelques-uns, rares, ne se sont pas laissé faire. Quelques-uns avaient la force de cette enfant cancéreuse qui accepte de vivre encore un peu son martyre par amour pour sa mère. Les autres sont brisés. Ils acceptent leur condamnation, ahuris, stupéfaits, impuissants, déjà morts. Ou alors ils ne se révoltent qu’en dedans, fracassés par la souffrance. On en vient à se dire que face à la misère humaine, celle des hôpitaux et celle des prisons, il est surprenant que tous les médecins du monde ne deviennent pas des Dr House. Comment tenir face à l’absurde, face à l’abject, face au mal ? Il semblerait qu’on s’y habitue. Banalité du mal ? Sous Staline, le bien était-il encore possible ? Parfois, exceptionnellement, par miracle. Faut-il croire au miracle, à l’humanité sauvée par la foi de quelques saints ? Hélas elle retombe toujours dans ses vieux travers, l’humanité. La foi se transforme en fanatisme, en haine de ceux qui résistent, de ceux qui les premiers arrêtent d’applaudir, de ceux qui vous prouvent par leur seule existence que jamais vous ne pourrez créer un monde pur sauf en les exterminant tous. L’aboutissement du stalinisme et de tous les fanatismes, c’est la mort de l’humanité, Staline seul dans son Kremlin, sans autre être humain en vie, sans autre choix que de s’exterminer lui-même. La supériorité du Dr House sur Staline, c’est que le Dr House peut encore choisir de sauver des vies.