Je reste dans mon lit douillet. La musique qui claque du fouet, cela ne me regarde pas. La journée dégoulinera de patriotisme faux-cul. On se congratulera parmi dans le mépris des voisins pauvres, des Français râleurs et des Allemands envahissants. On dira des mots sans réalité, solidarité si on est de gauche, liberté si on est de droite. On se dira qu’on est quand même bien chez nous, qu’y en a point comme nous, que la Suisse, c’est, comme le sapin au bout du tunnel du brave Adolf, formidable. On taira la rapacité des banquiers, les portes fermées à la misère, la propreté qui cache la merde sous le tapis. La Suisse, demain, retournera se gâcher la vie au travail pendant que je continuerai à bayer aux corneilles dans mon pieux en emmerdant tous ceux qui dressent leur drapeau comme on dresse un chien contre les voleurs d’argent sale. Vive la Suisse qui n’en fout pas une, celle qui se bat les couilles de Federer, de Wawrinka et des autres joueurs de baballe, celle qui aime ses montagnes quand elles se vident de ses admirateurs trop béats gueulant que c’est grâce à eux que sur nos monts quand le soleil, patati patata, bientôt on dira autre chose et ce sera pire.
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