Blog suisse de littérature

2 juillet 2015

  • Vincent Francey

Ces canicules ne m’emballent plus. Il est six heures du matin, seul moment presque frais du jour. Déjà le soleil veut. Déjà il entre. Déjà il tape. La marche d’hier cherchait l’ombre à chaque pause, instinctivement. Elle abandonnait les corps éreintés à leur sueur. Les filles appétissantes ne seraient pas frôlées. Cela créerait une chaleur de plus, un degré de trop dans la torride torpeur. Il semble que la vie ralentit. Enfin ! Ne pourrait-elle pas ralentir par des températures supportables ?

En Grèce, par contre, tout s’accélère. Y aura-t-il referendum ? si oui, sur quoi ? Trouvera-t-on un accord ? Devra-t-on créer plus de misère encore pour faire plaisir aux créanciers sans cœur ? Sauvez l’Europe, noyez un Grec, telle était la une de Charlie Hebdo la semaine passée. Tout est dit. Nous vivons dans un monde qui ne peut prospérer que par l’appauvrissement des plus pauvres. Quand ces pauvres sont africains, on ferme les yeux et on bloque les frontières. Quand ils sont européens, membres de notre propre club de privilégiés, ils deviennent des pestiférés. Les pauvres, si vous êtes pauvres, c’est de votre faute. Le discours est ancien. Il est odieux. Abandonner la Grèce, c’est abandonner l’humanisme, qui était né, en des époques plus civilisées que la nôtre, par le retour à la Grèce. Cet abandon, c’est l’oubli de nos origines intellectuelles et morales. C’est l’oubli de la démocratie, devenue populisme, c’est-à-dire passée du grec au latin.

Et voilà qu’on en arrive à l'étape ultime, au peoplisme, à Stan Wawrinka nu comme un ver, à l’officialisation du couple Hollande-Gayet pour préparer 2017, à l’information essentielle (le honteux traitement d’un pays bouc émissaire) couverte par un flot boueux de merde médiatique sans fondement. Lorsqu’on ne parlera plus que l’anglais de google et de facebook, on se rappellera peut-être qu’un jour il avait existé une résistance. Viendra peut-être, s’il reste encore quelques individus pas tout à fait écervelés, à nouveau le temps de la Renaissance.

Quelques réflexions acerbes écrites en 2015. Cette année-là, il faisait très chaud et on noyait les Grecs. 


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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.