Blog suisse de littérature

20 juillet 2015

  • Vincent Francey

Tout à l’heure, j’observais une toile d’araignée en écoutant Michael Jackson. Seule subsiste la toile. Peut-être l’humanité s’achèvera-t-elle aussi ainsi : ne subsistera que la toile, les fils tendus entre les corps, le réseau vivant d’une entité morte. Déjà le réel s’estompe. On ne sait plus qu’il y a des pauvres. On ne voit que des chiffres qui défilent, des courbes du chômage sans chômeurs, des statistiques sans objet. L’argent n’est plus rien. Il ne sonne plus ni ne trébuche. Il tombe. Dans l’oreille des sourds sans corps. J’ai bu deux bières, histoire de me sentir vivre à l’envers, histoire de ne pas sombrer dans l’abstrait. Le corps ivre – 6,7% pour cent chacune, puisque les chiffres sont obligatoires – se sent attiré vers le ciel. Tout devient bleu. Quelques nuages. Le soleil. Torride. Le génie de l’araignée, c’est la force de la finesse. Ce n’est pas la montagne, force à l’état pur, c’est le rien qui subsiste malgré le tout, l’homme qui reste vivant malgré la toile dont il est la mouche. I’m bad, chantait l’homme noir et blanc, le Fribourgeois universel. Mieux vaut être mauvais que ne pas être du tout.

Brève réflexion sur la toile à partir d'une araignée et de Michael Jackson.


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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.