Blog suisse de littérature

25 août 2015

  • Vincent Francey

J’ai contrôlé. Oui, il l’a bien écrit. Encore une lecture en vue, tout comme les voyages de Gulliver, à cause de la fanfare. Personnages : le monsieur à barbiche qui se promène tranquille et la dame au chien blanc. Il suffit de regarder par la fenêtre. Le cantonnier à la rose. Hubert Audriaz. L’homme-statue qui n’arrête pas de bouger, le petit flic basané et le grand à moustaches, le syndic et ses vestes en cuir qui sort de l’apéro, dégaine de socialiste embourgeoisé. À Fribourg aussi, il y aurait de quoi écrire un roman. Plusieurs. L’homme à la valise ne sera sans doute pas amplifié par trop de personnages. Gardons-les en réserve. Peut-être pour un tome deux. La progression de ce que j’ai écrit me plaît. Ça avance. Ça risquerait, avec plein de nouvelles têtes qui pensent et qui parlent, de s’embourber. Il ne resterait donc qu’à (le « qu’ » est tout à fait ironique, cela va sans dire mais disons-le quand même – sans doute l’expression la plus présente dans la version actuelle de l’homme à la valise – parce que c’est le plus important dans l’écriture) soigner le style. Des longues parenthèses comme celles que je viens de commettre sont par exemple à proscrire. Faut-il remettre les ne ? La question semble anodine. Elle est essentielle. Est-ce qu’il est mieux de respecter les règles grammaticales, quitte à rendre le discours moins « authentique », ou d’écrire comme j’imagine que les gens parlent et pensent ? Les guillemets sur « authentique », voilà tout le problème. En aucun cas, il s’agirait de recréer un parler disparu, même si je redonne vie à des expressions, à des tournures de phrases, à des tics de langage entendus par chez nous, comme on dit. L’essentiel, de toute façon, est dans le rythme du texte. Les « ne » le cassent-ils ou lui donnent-ils de la percussion ? À voir au cas par cas. Autre problème : les temps verbaux. La présence constante de l’indirect libre induit l’hésitation entre le passé et le présent. Il ne faut surtout pas une systématique. Il faut que ça donne l’impression d’être naturel. J’ai remplacé tous les « c’était » par des « c’est », instinctivement. Pourquoi ? Intemporalité du verbe être ? À relire. Peut-être l’action inverse sera-t-elle nécessaire. À un moment donné, ça saute aux yeux : il n’y a plus rien à changer. Ce moment semble encore lointain.

Quelques réflexions autour de l'écriture en cours et en devenir à l'été 2015, avec un aperçu des voyages de Gulliver.


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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.