Blog suisse de littérature

25 janvier 2015

La musique, plus que jamais vitale.

Cloué au pilori pour une évaluation qu’on avait acceptée en son temps, puis crevé par la toux, enfin attristé par une grand-maman qui n’en finit pas de mourir, la solitude aurait été sombre.

Sur le pont, des fleurs et des bougies pour une suicidée.

Il fallait fuir. Il y a eu le chant, Mozart, Mendehlssohn, Volery, la joie de Dieu pour faire semblant d’y croire, la prière transcendée par le chant, la terre du pays natal recouverte de neige. Il y a eu aussi Robert Mermoud, le retour d’exil, l’attachement à la boue d’ici, aux chemins de forêts, aux oiseaux de l’aube, à la respiration de nos roseaux.

Je me suis remis à écrire sur les éléments, mais ma poésie ne trouve pas la simplicité, le calme de l’évidence, ces mots qui appellent la musique pour vivre pleinement leur destin.

Tout, toujours, se complique. La simplicité tourne à la facilité, à l’image bateau, au cliché sans saveur. Ou alors elle s’attiffe de fanfreluches, elle se perd dans la diversité d’un monde qui m’échappe sans cesse.

Est-il vraiment nécessaire que je m’essaie encore et toujours à la poésie, à l’extraction de la quintessence, à l’expression du vrai ? N’est-il pas plus sincère et plus apaisant d’écrire en long, en large et en travers mes doutes et mes délires, des machins qui partent dans tous les sens, des phrases qui se répètent et se cherchent, des mots qui se frottent et se refrottent, tantôt par habitude, tantôt par passion, tantôt par hasard, tantôt par plaisanterie ?

Si j’étais compositeur, j’écrirais d’interminables symphonies avec des instruments improbables, des voix de toutes sortes et des variations sans fin sur un rien. Il m’a toujours semblé plus difficile d’écrire une chanson que d’écrire un roman. J’ai fait l’un et l’autre. Le roman me paraît meilleur.

Faut-il publier Les Catelles beiges ? La question revient souvent. Je relis le texte. J’aime. Je me dis que je vais bien loin dans l’impudeur et dans la tuerie, que ce qui est dit là-dedans, ce n’est pas moi, que mettre mon nom là-dessus serait gênant. Je me demande ce qu’en penseraient ceux qui voient en moi un gentil puis je relaisse le bouquin de côté. Jusqu’à quand ?

 


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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.