Blog suisse de littérature

6 juillet 2015

  • Vincent Francey

Quand la Concorde débarque à Châteaurenard, ça n’est pas pour faire de la figuration. C’est pour pénétrer en fraude à la piscine municipale, pour jouer la Marseillaise à tue-tête presque aussi fort que les cigales et pour boire un petit pastis, allez encore un ! Vous n'auriez pas de la Suze ? si, magnifique, alors encore une ! Santé ! non de non de non de non de non, la chotte !

Quand la Concorde débarque à Châteaurenard, c’est pour se laisser piquer les pieds par mille moustiques amateurs de musiciens suisses bien marinés, pour danser, danser, danser jusqu’au bout de la nuit, pour craquer son pantalon, pour Monique, hip hip hip – ouais ! –, pour Monique hip hip hip – ouais ! –, coup de canon – boum ! –, coup de fusil – pan ! –, coup de flèche – fchchchch ! –, fanfare au départ : chacun joue ce qu’il veut, mais rien ne vaut bien entendu Marignan, presque aussi cochonné qu’au giron.

Quand la Concorde se réveille à Châteaurenard, c’est pour s’assoupir aussitôt la messe provençale du pou des rousses commencée, pour s’empiffrer de saucisses au petit déjeuner, pour marcher, marcher, marcher, jouer, jouer, jouer, suer, suer, suer, plus encore que les huitante chevaux qui tirent la charrette de Saint Eloi. Puis c’est à nouveau pour boire un petit pastis, allez, encore un, santé, non de non de non de non de non, la chotte !

Après la douche – il est interdit d’uriner dans les douches sous peine de confiscation de l’objet : saluons au passage la poutre à Marteau ! –, quand la Concorde s’en va de Châteaurenard, c’est pour encore boire une Suze, non de non de non de non de non de non (Tsaub, t’en a fait un de trop !), la chotte, et pour encore en pousser une : la petite Louise s’en allait au haut de la colline, dans un pays fort beau où chantent les petits oiseaux, les grands oiseaux et les moyens oiseaux et où nous jouons du saxophone – hm ! hm ! hm ! –, de la clarinette – cla cla cla cla couic cla ! – et du drapeau –…. –.

Quand la Concorde est de retour à Montagny – voiture –, c’est le cœur heureux, l’amitié cimentée comme la dent de la belle Hortense, la tête pleine de souvenirs à se raconter encore longtemps autour d’un verre de blanc ou d'une Suze ou d'un pastis. Santé ! Non de non de non de non de non, la chotte !

Voici quelques souvenirs d'une mémorable sortie de la Concorde de Montagny-Cousset à Châteaurenard, avec en bonus une mélodie bien connue des musiciens de la Concorde. 


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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.