Antonin Artaud, Héliogabale ou l’anarchiste couronné
Elle ne voit pas en Gormund l’allégorie de l’enfermement. Elle voit avec ses yeux de chair un homme recroquevillé, un corps courbé, l’échine saillante d’un dos nu qui semble déchirer sa peau blanche.
Quand Domna aime en Gormund la lutte sans espoir de l’homme qui exige sa liberté, Moesa hait en lui la carcasse froide, les mains trop grandes qui tremblent à l’extrême bord de ses bras maigres, la bouche sèche qui ne veut pas l’embrasser.
Mais Gormund enlasse Moesa, infiniment, il l’enferme en lui, il lui déchire les côtes, il l’étouffe de colère et il ne lève jamais ses yeux froids sur Domna. Il la fuit parce qu’il sait que son intelligence grandiose devine le triple amour impossible de Gormund pour Moesa, de Domna pour Gormund et de Moesa pour Domna, sa sœur, son amante de battement de cœur, la conscience infinie de son malheur.
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A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
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