Carnet février 2024

• Vincent Francey
• 02.03.2024

29.02.24

Pierre blanche ? Cuisine thaï, parler cours, susciter d'émotionnels débats sur le poulet végétal. 

28.02.24

S'apprêter à l'exception, saisir le jour demain qui ne reviendra que dans quatre ans, le marquer d'une pierre blanche (d'une nuit blanche, on est trop vieux, dans quatre ans, pire, combien de 29 février à vivre encore ?) (je ne me souviens d'aucun des autres). 

25.02.24

Cette impression, depuis quelque temps, de n'avoir plus rien à écrire. Grange attend ses lecteurs chez les éditeurs, désespérément muets (sauf une exception encourageante, pas même un accusé de réception après quatre mois, est-ce que ce n'est pas du mépris pour les auteurs, cela ?)

Solitude : sa relativité ne la rend pas moins triste.

Et puis elle se dissout, un instant on oublie ce qu'elle a d'irréductible, la solitude. 

24.02.24

Étrangeté que de ne rien avoir à écrire, rien à dire, circulez, rien à voir. Tant pourtant. 

23.02.24

Hâte de la répétition de ce soir pour effacer trempe ton cul dans la soupière de ma tête. 

22.02.24

Trempe ton cul dans la soupière. Sur une proposition de Georges Perec. Merci. Aussi : le tennis-barbe (je me souviens : les pogs ; un élève trouve comme moi, il faut combien de temps pour qu'une mode soit de retour ?) (le tennis-barbe : il y a aujourd'hui trop de barbus ; seuls Nadal et Djoko peuvent désormais y jouer) (tu me diras si c'est chaud). 

La technologie, un jour, ça lâche. Le jour où tout ça, ça lâchera, ce sera quoi, le lendemain ? 

Rendre le lendemain possible, c'est ne pas oublier hier. 

Pour l'instant, user ce stylo, mais lentement.

User les mots à trop vouloir les écrire. 

18.02.24

Ces notes éparses, leur préférer des mini-projets comme ce livre-éclair né de mon escapade parisienne ? Faire un livre pour me forcer à écrire. 

Multiplier les petits livres plutôt que me lancer dans un gros machin, pour faire vraiment le boulot jusqu'au bout. 

Le livre reste l'objet incontournable de mon projet d'écrire. 

9.02.24

Ces quatre jours à Paris, et si j'en faisais un livre ? Un petit objet carré qui recueillerait quelques impressions sur le vif, une ou deux photos peut-être et commencer en cherchant dans ma bibliothèque les livres avec Paris dans le titre : 

• Un idiot à Paris (la chanson du film est de Brel)
• Paris est une fête
• (avant recherche, ces deux, quoi d'autre ?)
• Notre-Dame de Paris
• Le ventre de Paris
• Le paysan de Paris

Et ces romans qui se passent à Paris, ces noms de rues (56 rue Lepic), ces théâtres, ces fantômes.

7.02.24

Partir à Paris, sur un coup de tête, de lundi à jeudi : ville qu'on croit connaître parce qu'on la lit. 

5.02.24

S'acharner à penser sa propre pensée, à s'observer pensant, à se penser pensant, et écrire non sa pensée mais son déroulement, ses tâtonnements, ce qui en amont de le pensée pense déjà, pense toujours, sans penser que ça pense (je pense aux cahiers de Paul Valéry, lisant Monsieur Teste, écoutant William Marx). 

4.02.24

Soleil de février : printemps d'illusion, ne pas se précipiter. 

Nuit de février : trop. 

3.02.24

L'écriture et la vie. Temporalités en croisement (souvent s'éloignent, parfois se heurtent). 

2.02.24

Écrire avec harmonica (dans les oreilles) et une voix qui dit : oh mother (Neil Young, Mother Earth) (fragilité).