Blog suisse de littérature

Carnet juillet 2023

31.07.23

Fête nationale. Ai installé des drapeaux sur la terrasse (contraint et forcé). La caissière et la cliente à la Coop : cinq ans pour toucher quelque chose de l'AI ; nous rien parce qu'on a une maison ; et il y en a qui courent dans les rues et qui touchent l'AI ; changer de nom, que ça se termine en itch. Concurrence des misères (elles n'y peuvent rien, ces deux dames) (leur racisme, ça les arrange bien, les vrais profiteurs, les bien suisses et bien sérieux profiteurs). Envie de les arracher, ces drapeaux. 


 

28.07.23

Célibataire. Pire : vieux garçon. Sans enfant. Hors du monde. La vie de famille (ils ne parlent que de ça) (ne s'en rendent pas compte) (n'ont pas le temps) (décalage permanent, le célibataire doit remplir le temps, ils doivent en dégager) (petit à petit ils s'éloignent ; il s'éloigne aussi, parce qu'il reste où il était, où il a toujours été). 


 

27.07.23

Citer, glaner (ça ne se fait plus, glaner), cueillir dans ce qu'on lit les fleurs et les mauvaises herbes (et laisser cela dans l'anonymat, un jour). Qu'est-ce que cela changera à la lecture ? 


 

24.07.23

Pâte d'histoire, le passé à l'état brut, les hommes au bistrot, les femmes aux fourneaux, les femmes sans compte en banque, les femmes hystériques (l'utérus cause de l'hystérie), les femmes invisibles, absentes, et celles à qui on enlevait leurs enfants, les folles, les dépressives, la mère de Charles Juliet, l'une des 50'000 femmes mortes à l'asile en France sous Vichy. Toucher à ce que fut (à ce qu'est encore parfois) la vie des femmes, mesurer le progrès, mesurer ce qu'il reste à accomplir, tant est ancrée en nous l'humiliation des femmes, tant elle est consubstantielle à notre civilisation (si tant est qu'un tel mot reste énonçable). 


 

22.07.23

Archives. L'écriture de jadis. Les traces. Les vides. 24 février 1902 : Sous le nom de Fanfare de Montagny-la-Ville il se fonde ce jour une société ayant pour but de propager parmi ses membres l'amour de la musique et de leur procurer d'agréables récréations. Puis une lettre datée du 20 juillet 1903 à Monsieur Python Directeur de l'Instruction Publique à Fribourg. Puis rien. La fondation officielle (mais où sont les documents ?), c'est 1925 et c'est à Villarey, cela s'appelait la Foudroyante puis la Concorde (s'agit-il d'une fusion avec ceux de Montagny-la-Ville ? Plein de classeurs à compulser). 


    Il fume clope sur clope sur clope sur clope, monte au grenier pour me parler de Céline, Le Voyage et Mort à crédit, pas les pamphlets, il s'est arrêté là, ébloui, moi aussi. Je repars avec des livres, des livres, des livres (les Céline, il les a gardés). 


    Dans le tas de livres, Lagarde et Michard (Laurel et Hardy, Blacke et Mortimer, Dupond et Dupont, Black et Decker, Pince-mi et Pince-moi, Melon et Melèche). 


     

    19.07.23

    Mort d'Henri Tachan (rien dans les médias, seulement les mots de Pierre Perret). Quelques chansons ; noter des bribes : 

    18.07.23

    Remonté sur un vélo. On n'oublie rien (même pas mal au c...) (tout à l'heure, le dentiste, deux carries, la 24 et la 25, des prémolaires, est-ce qu'il vaut mieux avoir mal aux dents ou mal au c...?)


     

    16.07.23

    Chanson dans la tête : gens du pays, c'est votre tour de vous laisser parler d'amour (quel est donc ce pays où il semble si difficile de se laisser aimer ?) (suis-je un pays ?) (autre chanson : parlez-moi d'amour, redites des choses tendres) (et aussi, pour tout gâcher : qu'est-ce qui bouge le cul des Andalouses ?) (le pays, ce ne serait pas le Québec mais l'Andalousie) (une dernière, très courte : vous finirez mal, disait l'Andalouse à son jardinier imberbe ; un jardinier qui sabote une pelouse en herbe) (et Jane Birkin, en hommage : je t'aime / moi non plus)


    Vive le Québec libre ! Imagine : jeux olympiques (d'hiver) et la foule chante : gens du pays, c'est votre tour de vous laisser parler d'amour (ça en jette plus qu'égorger nos fils et nos compagnes et les accents émus d'un coeur pieux) (j'écris cela avec en bruit de fond je vais et je viens entre tes reins)


     

    14.07.23

    Tenté l'apéro Francey, bu du Sancerre, reçu un superbe décapsuleur (forgé par le seul apprenti forgeron du canton), attendu d'autres visages, d'autres corps dans la piscine (F. : viens, les petits enfants) 


     

    13.07.23

    Écologie, écho-logis, écho (la voix crie, elle croit qu'on lui répond, mais ce n'est que son écho ; les savants hurlent, les écolos ne savent plus quoi faire pour qu'on arrête de les prendre pour des guignols, les autres s'en fichent, le monde tourne, il fait chaud, de plus en plus) (dans écologie, il y a école, voilà peut-être un vague espoir) 


     

    10.07.23

    Piscine. Sur le linge, lire les mouvements insensés, les contorsions, la danse, les bras les jambes le ventre la tête les seins les tresses, de la Shamane de Marc Graciano, se laisser éberluer par la phrase, par le corps, par la liberté des gestes ; et ces trois, au bord du bassin : ils soulèvent des poids, gestes rigides, corps parfaits. Trop parfaits. 


     

    9.07.23

    Les livres font des petits. Des animaux s'en échappent (des moutons, des vaches, des chevaux, des cochons, des poules, des mouches, des perroquets) (tu croyais avoir écrit un livre, tu en as écrit plusieurs) (n'empêche que la rupture est douloureuse) (rupture, pas tout à fait : le livre des animaux, une sorte d'annexe à ma Grange) (les animaux sont à l'écurie, pas dans la grange). 


     

    5.07.23

    Paysagiste, visagiste de terre. 


     

    4.07.23

    Lire les passions amoureuses plutôt que que les vivre (me sentir fantôme d'Annie Ernaux)

    Les pots, en vrac. Demain, en terre. Rêverie d'avant verdure (Proust, ce nom, Verdurin, vert du Rhin, Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent, Guillaume Apollinaire)


     

    3.07.23

    Paradoxe du début de vacances : grosse déprime. Ils partent tous. Je reste. Seul. 

     


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    A propos

    Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

    Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.