Blog suisse de littérature
deux jours après

Carnet juin 2023

  • Vincent Francey

30.06.23

Vacances (presque). Sentiment étrange : vague-à-l'âme, quelque chose se termine, rien ne commence. Vacance = vide (à combler tout seul, quand on est célibataire) (soif d'apéros) 


     

    27.06.23

    Odeur du goudron frais dans le silence qui suit le bal des camions et des rouleaux-compresseurs. Agitation des hommes en orange, vibrations, puis noir, la place sèche au vent.


     

    26.06.23

    Un corbeau sur le toit du hangar. La machine à laver. Dans le gobelet de yogourt vide, une cuillère. Deux palettes. En bas, la voix de F. 


     

    22.06.23

    Soudain : la nuit. L'orage annoncé sur le canton de Vaud. Nul en géographie broyarde, l'orage. Cet après-midi, à Payerne et à Avenches, à cause de lui, on a interdit aux enfants d'aller à l'école, pas à Domdidier, pile entre deux. 


     

    21.06.23

    Jour de sang : me couper en me rasant, lâcher un verre, un éclat au pied


     

    20.06.23

    Au théâtre, présentation de la saison nouvelle. Boulimie, envie de tout voir. À les entendre, tout est fantastique. Noter, avant l'abonnement, les titres qui titillent le plus : 

    • The art of Melody
    • Murer la peur
    • Presque Hamlet
    • I hate new music ! (ils n'en ont pas parlé ce soir)
    • Le Père (attention, le père perd la mémoire, peut-être pas encore prêt)
    • Dreamers #1 (la danse, s'y confronter enfin)
    • Giordano (Bruno)
    • Trois notes pour un cerveau
    • Les gros patinent bien
    • L'oiseau de feu / le sacre du printemps (la danse encore, mais la musique)
    • Occident
    • Andromaque (seule pièce classique)
    • Les Perses
    • Le conte des contes
    • Zazie dans le métro

     

    18.06.23

    Dans l'appartement à nouveau vide, d'étrange créatures se sont installées. Elles me regardent avec des yeux immenses, en silence. Et il y a ces prénoms, écrits sur ces feuilles, promesses de créatures moins menaçantes pour peupler de rires cette maison. Hier, un fantôme gentil nous encourageait dicrètement. 


    Solitude des lendemains de meute. Nécessaire et angoissante : et s'ils ne revenaient pas ? (certains déjà sont revenus, la famille on appelle ça)


     

    15.06.23

    Les deux ouvriers, celui à torse nu, celui emmitouflé. J'écris de puis la terrasse. Huit heures du matin. La bise. Heure de l'emmitouflé. Celui à torse nu n'est pas encore à torse nu. Je bois mon café. Ça réchauffe. Ils déplacent les bacs à fleurs. Bobcat, c'est le nom de la machine. Elle ronronne et pousse de petits cris. L'ouvrier pas encore torse nu crie aussi. Du portugais, je crois. Ils empilent les bacs à fleurs sous le maronnier. La bise, toujours. Je crois que je vais rentrer.


    Creuser : sous la fine couche de bitume, directement la terre (du travail de cochon, il y a vingt ou trente ans). Bobcat s'agite, crisse et couine. A., de l'autre côté de la route, arroser les fleurs. Sa sœur s'arrête pour lui parler, avec la petite. Bobcat m'empêche de comprendre ce qu'elles se disent (c'était qu'elle arrosait, il n'a pas encore poussé).


     

    11.06.23

    Un habitant de plus dans la maison, celui de moins, c'était son grand-père. Orphelin de grand-père. La vie continue, on dit, et moi qui rêve de la peupler plus encore, cette maison, de la peupler d'amis, d'amours, de personnages de roman (l'arrière-grand-mère aussi a vécu ici). 


    "Des habitudes de vieux" (vivre à la retraite toute sa vie)


    Un type passe, un bouquet de fleurs à la main. Il hurle : "Tu imagines, devant mes enfants." Il porte un short et un paletot. 


     

    8.06.23

    Sclérose des traditions, on veut jouer encore à l'âge d'or, Fête-Dieu (qu'est-ce qu'Il doit se poiler en nous regardant marcher en équilibristes maladroits, genre ces albatros de Baudelaire qui les a fait suer, ces pauvres, hier, avant-hier, maudit poème que L'Albatros, ils se disent, maudite fête que la Fête-Dieu, qu'on se dit, maudit tout ce qui nous empêche de marcher). 


     

    6.05.23

    La fumeuse a disparu, une pelle seule dans un jardin, des voix, des pierres, bonne (c'est comme ça qu'on dit au revoir), une voiture démarre, les immeubles se protègent du soleil, un oiseau chante, un second, une moto, une toile d'araignée déjà sur la barrière neuve, le petit tracteur bleu pris dans les herbes, un oiseau au chant plus grave (corbeau ? canard ? de loin on confond), le car postal, une camionnette, deux camionnettes, une avance, l'autre recule, celle qui avançait recule, Desjoyaux Piscine (elle sera remplie bientôt, à moins que les autorités) et A. assise à sa table (fume aussi, avant c'était S.).


     

    2.06.23

    Commencer un nouveau livre. Après Grange  (le faire éditer), Grottes (un prénom, Séraphine, mon arrière-grand-mère).


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    A propos

    Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

    Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.