Blog suisse de littérature

Carnet mars 2023

  • Vincent Francey

27.03.23

Dormir-écrire, me lever pleine nuit pour (lui) écrire (ne plus savoir dormi) - attendre d'avoir dormi pour écrire - bouche pâteuse, tête vide (un visage, un livre, les muscles des épaules) (écrire-dormir quand ni écrire ni dormir ne sont possibles)


26.03.23

L'affaire des vignes maudites (tenter de comprendre l'âme valaisanne) : 1961, nuit de la Fête-Dieu, la police cantonale, soutenue par l'hélicoptère d'Hermann Geiger, sulfate des vignes illégales plantées en plaine ; les vignerons, de qui on avait coupé le téléphone, réveillés au milieu de la nuit, s'emparent de fusils et tirent vers le ciel. Moralité ? L'âme valaisanne, qui s'y frotte s'y pique.


Déménagement : le moindre objet introuvable, on tire des tiroirs, on fouille des cartons, on ouvre des armoires, rien n'est à sa place, mais ce déménagement est plus étrange encore, car ce nouveau chez moi, c'est l'ancien, l'originel chez moi, et je suis assis seul dans un silence que n'a jamais connu cette maison.


23.03.23

Amitié. Cet étonnement en librairie : presque rien sur l'amitié (deux librairies, trouvé un seul bouquin) et tant sur l'amour, le couple, le sexe, le genre, le nombril, l'intestin (son charme discret), mais l'amitié, cachée où ? Rayon philo, le seul bouquin ; rayon psycho : rien.


20.03.23

Musique italienne, La Chartreuse de Parme, Verdi, romantisme (la naïveté de Charles Juliet, rien d'Italien pourtant).


19.03.23

Pour une poétique du déménagement : pile de CD (pourquoi tu gardes ça ?), valises, sacs, cartons (dans les), ces enveloppes vides, les armoires vides (le livre, fini de le lire, hier), les livres, déjà partis, et le jour J bourse aux livres, tout à 2 francs, la pile, la pile, la pile, et : nettoyer (proprio maniaque, attention danger).


Visages : celui sans (le moche), celui à l'envers (l'illusion comique), et ce vieux type, René Gerber, 1908, des bémols, un noeud-papillon, l'oeil sévère, ce n'était pas un ré bémol, c'était un do bémol, et un do bémol, ce n'est pas un si bémol, pas même un si (si), et il y a aussi le visage du Père Noël, hors-saison.


17.03.23

Deux heures dans Les Armoires vides puis trouver mignon ce petit militaire qui rentre à la maison


Lire à s'en péter la prunelle des yeux.


14.03.22

Déménager, une corvée. Avoir déménagé, une joie. Ça déménage (dans les cartons, un peu, si peu, clochard).


13.03.23

Ça passe crème - s'isch äbe-n-e Mönsch uf Ärde - pâtes à Nanoul - tirer sur ce pneu, le front amoché - Colette - suze à l'eau - un chat qui mord les doigts des mioches - les tapis, l'électricité, coupe, Stéphane, coupe - le nouveau concierge : ma copine, c'est une charogne, comme toi, Colette - Gérard (le drapeau pendu au mur, seul) - le sermon du curé - s'entraîner encore : s'isch äbe-n-e Mönsch uf Ärde.


8.03.23

Pleine lune, sommeil introuvable, surfer pour savoir si c'est vrai, cette histoire de pleine lune, comme quoi on dort moins bien, et en effet on dort moins bien, c'est prouvé, mais surfer pour savoir cela n'aide pas à s'endormir, la tête pédale, elle pense, elle échaffaude, elle anticipe, elle ressasse, elle imagine (c'est le pire, ça, imaginer, les nuits de pleine lune, c'est plein de loups-garous et de sorcières), elle sait, la tête, qu'à un moment ça s'endormira, que le sommeil ne sera pas réparateur, elle se dit que ma foi tant pis, c'est la faute à la lune.


7.03.23

François Morel - Yann Moix - Pierre Palmade (des noms, des vomissures) - Raymond Devos - Michel Houellebecq - (ne retenir que ce spectacle, à Équilibre, il y a quelque temps ; le nom du comparse, pas même sur l'affiche)


Jalousie : trop d'imagination (la perversité de Robbe-Grillet, touchée de trop près)


4.03.23

Fondue (celle bientôt, date introuvable) (celle hier, improvisée, ou presque) (mauvais jeu de mots : fondues enchaînées) (pourquoi ce système de parenthèses ?) : rires enchaînés, onze heures et quart, elle, lui, le chien, mi-rat, mi-chat, les couilles sur la tables et ces lieux devenus mythiques, ceux d'avant (Appenzell, Barjac, Saint-Dié-des-Vosges), ceux plus récents (Canobbio, Châteaurenard, sa piscine municipale, ses flics, ses moustiques, fête de Saint-Éloi, la messe du pou des rousses, L. ressort la photo, E., ça l'énerve, les chevaux attelés qui tournent dans la ville, une fanfare suisse (nous) qui étouffe sous la chaleur et le pastis, la Marseillaise, je crois qu'ils n'ont jamais su que c'était ça, l'hymne massacré, le pantalon déchiré, et Gérard, increvable Gérard).


S'imaginer, la nuit, des parlementaires français qui se causent, des Nupes, des RN, ce théâtre vu de Suisse, si étrange (ils causent dans le vide, le président décide, ils font semblant de débattre, croient à la Révolution à chaque fois qu'ils défilent) (en Suisse : ils causent chacun dans leur langue, le président c'est qui (Berset ?), les débats durent des années puis le peuple vote, défait tout, pas besoin de descendre dans la rue, et la Révolution, non merci, on a nos habitudes.


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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.