Mais le style – l’architecture – l’on dirait d’une petite gare du PLM en Afrique du Nord. Vous savez, l'une de ces cahutes qui se prennent pour des manoirs, avec un châtelain qui n’est que chef de gare, un chef de gare qui boit de l’Algérie – un soûlon – et l’on croirait remonter le temps. Plus personne ne boit, en Algérie. L’imam veille. Et l’architecture, non, ce n’est plus cela : les maisons tombent en ruine, les villes s’enfoncent sous terre, le sable a gagné. C’est un autre style, voyez-vous, le style d’aujourd’hui, le style de juste avant la fin du monde. Le PLM, on l’appelle SNCF. Il est en retard et ne s’arrête plus à Tunis. Les gares – leur architecture, leur style – l’on dirait des prisons. Partout – l’architecture – l’on dirait des prisons. C’est mieux : l'on ne voit pas le paysage. Dans les trains, l'on ne peut plus baisser la vitre, des fois que l'on voudrait rejoindre les vaches, mais il n’y a plus de vaches. Si, il y en a une. Vous savez, ce film, cet Algérien qui traverse la France à pieds avec sa vache. C’est un style aussi, cela, la vache, mais c’est un style dépassé par le TGV. Il n’y a plus de petites gares à la SNCF. L'on ne s’arrête qu’à Lyon et à Marseille. Ailleurs, l'on file. L’on dirait que l'on n’a plus le temps. Demain, c’est la fin du monde. Avant, il faut filer. Du mauvais coton. Le style ? Il n’y a plus de style.
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