Le bleu, à Fribourg : couleur du ciel et couleur des poubelles.
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Borne bleue au cœur du havre de verdure : n’aurais jamais pensé un bleu si agressif.
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Tristesse du kiosque à l’abandon : la machine Selecta, peu causante.
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Passe une jeune fille qui mange une pomme. Jalouse, Selecta vomit ses ragusas.
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Et ce tronc si énorme qu’on dirait un volcan.
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Un moustachu au pied de la grande carte cherche un barbier. C’est facile, lui répond-elle, des barbiers, à Fribourg, il y en a partout.
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L’arbre au-dessus de moi crache de la colle sur mon bras. Je n’écrirai rien sur son tronc, puisque c’est comme ça.
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Un mioche avec une minuscule trottinette et un énorme casque noir dans lequel se reflète la terreur du papa à casquette.
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Passe un mec tout en noir qui s’allume une clope et une petite fille en trottinette mais sans casque. Son sac à dos scintille sous l’arrêt de bus.
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Des grillages autour du terrain de basket. Comme ça, ils s’habituent à la prison, ont prétendu les autorités compétentes.
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Un bus s’arrête. Il embarque un chevelu et recrache des… elles ont déjà disparu.
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Passe le champion d’orthographe, en cravate. Il a trouvé l’amour en Sibérie.
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Et toujours bleue, la borne-poubelle est là. Seulement ça : elle est là. Plus là que tout le reste réuni.
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Passent des gens de toute sorte, qu’on voit à peine. Passent des gens déjà passés. Seule la borne bleue ne passe pas.
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