Pierre Benoit, Le désert de Gobi
C’était peut-être la quinzième de ces choses que nous rencontrions, mais jamais elles ne s’étaient autant approchées de nous.
Qu’était-ce ? Léon affirmait qu’il s’agissait d’un gorille et Armand d’un phoque. Etait-ce un phoquille ? un goroque ? un étrange mélange de primate et de cétacé ? Peut-être n’était-ce, leur dis-je, qu’un homme déguisé, un vrai vieillard un peu pataud qui ne s’est jamais lavé. Armand maintint que c’était un phoque et Léon un gorille.
Soudain, il y en eut deux, puis trois, puis dix. Nous étions cernés. Leurs yeux minuscules, en vagin de souris avait affirmé Daniel, nous voyaient-ils ? En tout cas, ils se rapprochaient de nous, à deux mètres, à un mètre, à rien.
L’un deux me toucha le bras. Il fit la moue puis recula. Je l’avais dégoûté. Un autre toucha Léon. Même rejet. Un troisième Daniel, un quatrième Armand. Tous s'écartèrent
Ils étaient maintenant vingt et se tenaient immobiles à une dizaine de mètres de nous, formant un cercle fermé. La plus grande de ces choses, la plus mafflue aussi, et la plus moustachue, émit un son :
- Qu’est-ce que vous croyez que c’est ?
- C’est flasque au toucher, répondit une autre de ces choses. Ce sont sans doute des phoques.
- Moi, invervint un troisième, je pencherais plutôt pour une sorte de gorille.
Le chef semblait hésiter
- Sans doute sont-ce des hommes déguisés.
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A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
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