Regis Debray, La guérilla du Che
est pourtant monnaie courante
(c’est-à-dire sucre, à moins que je ne confonde avec le Pérou; de toute façon, l’Amérique du Sud, n’en déplaise au peuple, sauf s’il est armé, c’est l’Espagne en plus loin)
en Bolivie, pays
(n’exagérons rien : province, canton, arrondissement, cul-de-sac)
dans lequel l’armement du peuple
(d’accord, madame, la Bolivie est un pays, un grand pays même, le plus puissant pays d’Amérique latine, du monde, c’est ça, du monde)
n’est pas une utopie
(les utopies tirent à blanc)
mais une tendance constante,
(ne tirez pas tout de suite, madame, je n’ai pas terminé ma phrase)
dont les résultats
(impressionnants, vous voyez que je suis d’accord avec vous, madame, il n’y aucune raison de vous énerver)
n’en contredisent pas moins,
(ceci n’est pas une critique, madame, juste une constatation; si vous déposiez ce fusil sur la table, peut-être que... non, non, je ne vous donne pas d’ordre, madame, jamais je ne me le permettrais)
phrase par phrase et mot par mot,
(plus un mot, oui, madame, juste une remarque, après c’est promis, je me tais; à jamais, c’est ça)
le chapitre XXVI de l’ouvrage de Clausewitz,
(dont je suis certain que vous l’avez lu, madame; il va de soi que votre culture n’a d’égale que votre détermination à tirer dans le tas si je ne ferme pas mon clapet dans la seconde)
intitulé « L’arment du peuple »,
(vive le peuple ! Madame, je suis de votre côté, vive la Révolution ! Gloire à Evo Morales !)
pourtant fondé sur des observations élémentaires
(rien de plus élémentaire qu’une paysanne qui vous tient en joug avec un fusil de chasse; cela dit sans vouloir vous offenser, madame, l’agriculture et le braconnage étant les piliers de toute société qui se respecte, et Dieu sait si je respecte votre société, madame)
à partir des expériences historiques
(les glorieuses expériences historiques de l’illustre Bolivie dont vous êtes, madame, l’émulation la plus sublime)
de l’époque.
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A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
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