Terrasse de l’Auberge des Boulangers, Fribourg, mardi 30 mai 2017, 13h20
- C’est tout bon, merci.
J’avais commandé un thé froid. Comment ça se dit en boltze ? Ice tea, comme en France, sans doute.
Les trois membres de l’association des amis de la Neuveville refont la ville :
- Je lui ai dit, à Steiert, mais bon, tout ça, c’est politique. C’est Andrea qui s’occupe de ça.
- C’est pas Dietrich ?
- Non, non, Burgener.
Que des gauchistes, de toute façon.
- Tu viens à l’assemblée, ce soir ?
La serveuse promet qu’elle sera là. Elle ne viendra pas. C’est sa façon d’être libre.
Deux prisonnières passent tout droit. Elles font comme si elles ne s’étaient pas échappées. Personne ne leur court après ou peut-être juste ce type qui boîte. La liberté, c’est si bon, se dit-il, laissons-les vivre. Il change de rue en murmurant : « Courage, mesdemoiselles ! »
Dans les FN, pas un mot sur l’évasion ni sur l’assemblée de ce soir ou alors des mots en bourbine, donc pas vraiment des mots.
Un moustachu s’énerve. Un barbu le soutient. Si on laisse les prisonnières s’échapper, où va Fribourg ? Il faudra en parler à l’assemblée ce soir. Ou dire à la serveuse d’en parler. Comme ça, on est sûr que ça ne fera pas de vague, puisqu’elle ne viendra pas, la serveuse.
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A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
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