Blog suisse de littérature

Winston Churchill, Mémoires de guerre 1941-1945

Mais l’heure fatale

(ça pue la date à apprendre par cœur, cette affaire ! quand le prof d’histoire se met à faire dans le solennel, t’es sûr que voilà que se pointe un truc que si tu le sais pas, tu passes pas l’année.)

avait sonné ;

(c’est vrai, ça : c’est quand que ça sonne ? Voilà des heures – fatales – qu’il nous bassine avec sa guerre à la con, ce vieux bouc, des heures qu’il en a que pour Hitler et son pote le rital. Comment il s’appelle déjà, celui-là ? ça aussi, il faut se l’enfiler dans la tête, le macaroni qu’est cul et chemise avec tonton Dolfi, Benito – attends voir, comme le type des bouquins – Musso-quelque-chose, Mussolino, un truc dans le genre.)

ce même 22 juin,

(qu’est-ce que je disais ? voilà-t-il pas une date à recracher dans l’inter pour montrer que t’as bien écouté ses blablas, au vieux schnock, même si t’en as rien à cirer de ce qui a pu se passer le 22 juin, à part que c’est juste avant les vacances et que t'en as jusque là de l'école avec tous ces trucs qu'ils t'enfilent dans le crâne rien que pour te faire chier, ces salauds ?)

à 4 heures du matin,

(parce qu’il faut en plus apprendre les heures, maintenant ? ça sent la plantée à plein nez, cette affaire.)

Ribbentrop

(c’est déjà qui, celui-là ? c’est pas le gros avec les avions ? non, ça c’est Goebing ou Gorels, je sais plus; non, c’est celui avec les lunettes qu’on dirait qu’il a une tête de fouine, ou bien encore un autre, il en a déjà parlé, le vieux, ça c’est sûr, mais avec tous ces schleus, on se mélange les pinceaux et de toute façon on s’en fiche parce que c’est Hitler le chef, alors les autres, qu’est-ce que ça peut bien nous foutre ?)

remit à l’ambassadeur russe de Berlin

(c’est pas le mec des cocktails, l’ambassadeur ? Molotov ? Il me semble bien qu’il y avait un truc avec lui et un boche, peut-être bien que c’était justement l’autre là, Ribbendrop ; c’était quoi pour une combine déjà, un papier qu’ils ont signé comme quoi ils arrêtaient de se taper dessus mais de toute façon, le vieux, il dit que tous les papiers qu’il signe, Hitler, c’est du vent, et que bon, l’autre, le moustachu, pas la petite moustache, la grosse, le Russe – non, on doit dire le… le quoi déjà ? – leur grand chef aux cocos, il vaut pas mieux que le père Adolf, que de toute façon à l’époque, il y en avait pas un pour rattraper l’autre et que c’est pour ça qu’il y a eu la guerre.)

une déclaration de guerre

(tu vois ce que je disais comme quoi ils arrêtent pas de se fighter ? mais ce que je pige pas, c’est pourquoi ils se déclarent la guerre là maintenant, le 22 juin – quelle année, le 22 juin ? il a pas dit l’année, le vieux, comment tu veux t’en sortir sans l’année ? – à quatre heures du mat – ils pouvaient pas rester au pieu comme tout le monde à une heure pareille, ces blaireaux ? – ça fait un moment qu’elle a commencé, la guerre, le 22 juin, non, depuis le temps qu’il en parle, l’autre, avec la Pologne et tout et tout, 39-45, la guerre, c’est 39-45, ça je sais, et le 22 juin, c’est quelle année, monsieur ? Peut-être qu’il faudrait lever la main et poser la question, mais qu’est-ce qu’ils vous en penser, tous ces intellos qui font comme si c’était facile à suivre, cette histoire de batailles et tout ça ? Eux, ils savent quelle année c’est, le 22 juin, parce que ça les intéresse, ces histoires de guerre, mais moi, qu’est-ce que vous voulez que ça me foute ? Allons-y quand même, parce qu’après à l’inter, si je mets pas la bonne année il est capable de me compter tout faux, ce connard ! Mais voilà que ça sonne. Enfin ! C’est pas trop tôt ! Tant pis pour le 22 juin, pour Ribotov et pour Goelentrop, de toute façon, les copains, ils ont tout noté, alors je copierai sur eux.)

en bonne et due forme.


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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.