Blog suisse de littérature

Automne

  • Vincent Francey

Presque rien l’automne presque rien le brouillard. Ce paysan, ce sont ceux qui marchèrent avant moi, paysan père paysans grands-pères paysans depuis la nuit des temps. L’automne – presque la nuit – le brouillard – presque la nuit – et le temps si lent des paysans le temps du père le temps des grands-pères et le temps de l’automne le temps de la nuit. Mort l’été ? Morts mes grands-pères. Morts les paysans. Je suis le premier qui ne perpétue pas la lignée : chanson d’infidélité. Pourtant chanson d’amour au père chanson d’amour aux grands-pères chanson d’amour au temps des nuits chanson d’automne chanson chiche chanson pauvre presque rien ma chanson presque brouillard mon automne je ne suis que l’infidèle qui chantonne quand les silhouettes ne meurent pas.

Lecture et commentaire du poème Automne, tiré d'Alcools de Guillaume Apollinaire. 


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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.