Blog suisse de littérature

Diconner : dictionnaire peu commun

Les mots sont plus que ce qu'en raconte le dictionnaire. C'est pourquoi je vous propose de nouvelles définitions, une semaine pour des noms communs, la suivante pour des noms propres.

Vincent Francey

Le jaune vif, c’est pour attirer les regards, elle a de la peine à se l’avouer, mais elle aime attirer les regards. Pour le moment, elle doit se concentrer, trouver la bonne ligne dans la partition, chanter en ouvrant la bouche, lui montrer — elle en a repéré un, dans les basses — la blancheur des dents, sourire mais ne pas se laisser surprendre en flagrant délit par le chef. Elle s’applique. C’est de la musique romantique. Mendelssohn. Transportée par la musique, transcendée ? Trop tôt pour le…

Vincent Francey

Assis sur la machine, au soleil, à la pluie, couvert un peu, terreux, barbu, tatoué, il tire sur la manette, il pousse, ça lève, ça prend sur le tas, ça verse, ça roule, il déplace de la terre à longueur de journée, des tonnes des terres qu’il étale, qu’il aplatit, de la terre et des cailloux, mais cette terre qu’il déplace, ces cailloux, ces heures de machine, ça dit quoi de lui ? Il n’y réfléchit pas, il a trop de terre à déplacer pour y réfléchir, il arrive le matin, tôt, en camionnette, il…

Vincent Francey

Derrière le souffle arrêté, derrière son silence, de l’autre côté de sa mort, de son corps mort, mon corps. Vivant avec de lui dedans, de lui silencieux, de lui taiseux, dedans mon corps, son silence, et de lui sur mon visage, de lui dans le miroir quand pourtant son corps mort, la morgue, le chat qui passe, les mouchoirs en tissu, l’âne au loin, son corps disparu, l’urne bleue, le cercueil, le silence à la sortie de l’église, son corps sur la chaise, il faut lui couper le poisson, il ne mange…

Vincent Francey

La montagne s’approchant, s’éloignant, s’effaçant ; le train, l’immeuble, les balcons, les moutons. Dedans : le banc d’angle et la vache-baromètre qu’il lance au loin. Regarder par la fenêtre : retrouver longtemps après le silo, le lampadaire, la route. Mais les arbres — le vieux poirier sec — disparaissant, le temps dedans fait tomber les murs, et jamais plus lui au bout de la table.

Vincent Francey

Le sentiment de la montagne, loin, de l’autre côté de la fenêtre, montagne à peine, quand elle est proche c’est qu’il va pleuvoir, quand elle n’est plus, c’est qu’il pleut, sentiment de l’horizon, crête du Jura puis les montagnes, les vraies, les Préalpes, pas encore les vraies, demi-sentiment de montagne, les Alpes, le Valais, les montagnes à gravir, les bisses, le pied ferme, pas assez, sentiment de vertige sur montagnes valaisannes et l’enfant, de l’autre côté de la frontière, qui voit pour…

Vincent Francey

Lueurs dans la nuit derrière un grillage. Terrain vague. Parking. Un train passe. Fuite horizontale. Une tour à angle droit du train zébrée d’escaliers. D’autres flashs. Lampes qu’on allume et passants pressés.

Le reflet d’un homme. Il porte un col roulé blanc et se penche en avant. Il boit un café et il lit. Il parle à quelqu’un qu’on ne voit pas. La guirlande de lumière tranche la vitre. Les branches d’un arbre se mélangent à l’homme au col roulé. Il doit avoir la soixantaine. Le soleil…

Vincent Francey

l’arène la main le médaillon | l’homme au chapeau | son ombre | un cheval attaché | de dos l’homme au médaillon | terre | battue | arbres secs | désert | montagnes | cactus | de dos l’homme au chapeau | noir | la nuque la veste | noires | l’homme au médaillon | maison blanche | de pierre | désert | chaleur | pas d’ombre | regard perçant de l’homme au chapeau | proche | sa moustache sa peau le col la cravate | tension | calme | flou d’arbres morts | l’homme au médaillon | sueur crasse misère |…

Vincent Francey

L’ombre d’un corps sur le carrelage d’un mur, le rideau se ferme, des étoiles blanches sur le rideau, transparence et opacité à la fois, la main sous le pommeau, l’eau sur la main, de l’autre côté du rideau une buée envahit le miroir, contours flous du corps, blancheur, formes peut-être masculines, le mouvement de va-et-vient d’un linge gris, celui de la brosse à dents électrique, les doigts boutonnent la chemise, serrent la ceinture, attachent les lacets, cliquetis d’une clé, lumière qui…

Vincent Francey

Un manche, une traverse, des dents, rachitique râteau, maigrichon râteau, anorexique râteau appuyé au repos contre un mur ou sournois râteau dents levées vers le pied le manche prêt à t’assommer, couché soudain debout, traître râteau il vaut mieux le prendre par le manche et tirer la terre derrière toi que devant, râteau grattant la terre, un coup de râteau les feuilles disparaissent, plantées dans ses dents crochues ou dans ses dents droites, dents dévoreuses, piquantes dents, dents de bois,…

Vincent Francey

Ça joue ? Ou bien. Ça joue ? De la clarinette, du bandonéon, du biniou. Ça joue ? Ça va le chalet ? T’as où les vaches ? Ça va le Valais ? T’as où les vignes ? Ça joue ? Ça joue au chibre, ça joue à l’élastique, ça joue à cache-cache. Ça joue ? Des coudes. Ça joue ou bien ? Ça joue bien. Ça joue, toi, t’es suisse, toi t’es petit suisse, ça joue ou bien ? Sur ta joue, trois bises, trois petites bises, trois petits becs pour les petits Suisses, et pourquoi petits, les Suisses ? Trois bises, trois…

Vincent Francey

Les mains dans le beurre, glissement, ça malaxe, les mains poisseuses dans le beurre ramolli, l’odeur du beurre, fade et entêtante, le lait qu’on trait, le lait qu’on écrème, la crème qu’on baratte, c’est au fond de la cuisine que cela se passe, la baratte en bois, sous la fenêtre, on est assis sur un tabouret, mouvement de bas en haut, mouvement de haut en bas, ça fatigue les biceps, c’est de plus de plus en plus dur, la crème devient beurre, ça devient solide, ça tire dans les bras, il faut…

Vincent Francey

Champ, champ de la cure, champ de maïs, champ courbe, champ, semer, sarcler, labourer, glâner, ramasser, faucher, dans le désordre, champ à Hubert, ou pré, champ de tabac, champêtre, clarinette, accordéon schwytzois, à tout bout de champ, l’oncle au bout du champ, à l’autre bout, l’oncle, toujours à l’autre bout du champ, champ de blé, d’orge, de froment, de maïs, reprendre les champs qui reviennent, champs sémantiques, champs lexicaux, Maupassant, Aux Champs, chant-champ, Chanchan, Chantal,…

Vincent Francey

… le silence inquiétant du perroquet dans le mur, sous les lattes – les barreaux – des inscriptions au crayon papier, l’enfant pieds entravés dans son sac …

… se pencher mais éviter de tomber : dans l’entrebâillement, il y a des flashs, des couleurs vives, deux corps en sueur, une clochette, ça pisse le sang à l’arcane sourcilière, un homme à nœud papillon compte jusqu’à dix …

… dès qu’il fait noir, ça craque, puis ça rit ; tu parles, il répond ; la nuit avance ainsi, brèves illuminations au…

Vincent Francey

Qu’est-ce que vous boivez ? De l’eau bien sûr espèce de petite grenouille qui veut toujours tout savoir de l’eau grenouillette de l’eau crapaud de l’eau du robinet dans ma grande bouche de grenouille à grande bouche de l’eau de gouille il pleut il mouille elle aime ça la petite fille boire de l’eau. Et vous, qu’est-ce que vous boivez ? De l’eau en poudre a répondu le grand-papa et la petite fille a dit de l’eau en poudre c’est quoi ça et le grand-papa a dit c’est facile l’eau en poudre il suffit…

Vincent Francey

À la lettre F de Je de mots, mon dictionnaire intime, il est question de foule, mais aussi de giron.

Vincent Francey

À qui est-ce que je m’adresse quand j’écris ? Écrire : verbe intransitif, verbe sans adresse. J’écris, c’est tout. Je n’ai pas à me soucier d’à qui j’écris. Pourtant, en réalité, écrire n’est jamais intransitif. J’écris quelque chose et écrivant quelque chose j’écris à quelqu’un, mais à qui ? Mes lectrices, mes lecteurs, celles et ceux à qui je m’adresse n’ont pas de visage -– on commence à avoir l’habitude de l’effacement des visages -– je m’adresse à des formes floues, à des silhouettes, à des…

Vincent Francey

On écrit seul. J’écris seul. Paradoxe : je m’adresse à. À qui est-ce qu’on s’adresse quand on est seul ? Je m’adresse à mon double et je me sens moins seul. Mon double, mon lecteur, mon frère (j’en ai deux, de frères, mais un seul peut me lire). Comment, quand on écrit, sortir de la solitude ? On publie, on a des lecteurs réels, ce ne sont plus des doubles, ils existent, ils ont le livre en main, ils parcourent le billet de blog, ils me lisent et parfois ils me le disent et la solitude de celui…

Vincent Francey

Un blog, est-ce un livre ? en est-ce l’échec ? en est-ce le laboratoire ? le complément ? le préalable ? la suite ? L’écrire-blog et l’écrire-livre sont-ils complémentaires ou antagonistes ? Après l’atelier Écrire la ville, durant lequel je me suis mis à arpenter ma ville en long en large et en travers, je me suis retrouvé avec une masse de textes dont je ne savais que faire. Un livre ? plusieurs livres ? autre chose ? rien du tout ? Comment relire cette somme anarchique de textes accumulés ?

Vincent Francey

À la lettre E de Je de mots, de mon dictionnaire intime, il est question du mot élève.

Vincent Francey

À la lettre D de Je de mots, mon dictionnaire intime, il est question du verbe discuter.

Vincent Francey

Soudain. Continus, lisses, solides. Puis le souffle, le chaud, le bruit. Soudain. Vrac, écume, tout est aplati, l’ici est ailleurs. Soudain. L’ordre n’est plus. Des ombres figées, des os, des résidus étalés. Soudain. Le silence. Tout s’est tu. Tout a bougé si vite que – soudain – plus rien ne saurait bouger jamais. Soudain. La fin, le début, que s’est-il passé ? Cela fut si rapide. Puis rien. Vraiment rien.

Vincent Francey

Coupure puis tas. Précipice puis dégringolade. Lentement descendre puis ce sont ceux d’après au-dessus de nous qui descendent. Au début, brûlure. Ensuite, pourrissement. L’immobilité, longtemps, tout est noir, tout est lourd, on est mort. Puis ça remue, ça s’écroule, ça s’envole, on est à l’air libre un instant, ça nous tombe dessus, les autres viennent aussi, on est à nouveau dans le noir, dans le lourd mais ce n’est plus la mort, ça vibre, ça s’envole une seconde fois, on a le ciel au-dessus,…

Vincent Francey

Est-ce ici ? Est-ce là ? Précipitation. On l’a entendu. C’est grand, il faut suivre, on suit puis on a à manger. Où est-il ? Perdues. Encore à manger. Pour le liquide : lever la tête. Baisser puis lever puis baisser puis lever, on n’arrête pas. Ça bouge. Arriver avant l’autre. Pas touche. Il suffit de lever la tête et ça glisse. D’un côté quoi ? De l’autre côté quoi ? Peu importe. On mange. On boit. On suit le grand, ça va vite, on n’a pas vu la chose en face, c’est où qu’on va ? On suit, on a…

Vincent Francey

Il doit bien avoir un défaut, ce visage si beau, lui dit-il. Rien ne bougea. Il se rapprocha. Elle ne recula pas. Il doit bien y survenir quelque accident. Il se rapprocha encore. D’elle ce fut seulement le visage puis ce fut seulement la peau et cette rougeur sur la joue, puis ce fut la joue qui s’effaça : ne resta d’elle que le rouge, un rouge lisse et soyeux qui sentait le savon, un rouge de plus en plus rouge qui ne bougeait pas, un rouge désespérément lisse et soyeux, un rouge propre, un…

Vincent Francey

Petit parcours à l'intérieur de mon livre Je de mots, dictionnaire intime, à la lettre C comme clarinette

Vincent Francey

En français : couvercles de regard. Nous préférerons dire gargouilles, comme jadis. En amont : le repérage. Elles sont au nombre de dix, abstraction faite de celles qui se trouvent sur la route, puisqu’il est bien entendu interdit de déborder sur la route, ce serait trop dangereux. Dix disposées tout au long du trottoir entre chez grand-maman et chez Jean-Pierre. Dix sur environ deux-cents ou trois-cents mètres. La distance ne compte pas. Légère descente à l’aller, légère montée au retour. Dix…

Vincent Francey

Petit parcours à l'intérieur de mon livre Je de mots, dictionnaire intime, à la lettre B comme bénichon.

J'y explore également le livre d'Anne Philipona-Romanens et Jean-Pierre Papaux Chantons, dansons, bénichonnons, publié en 2011 aux éditions La Sarine.

On y entend aussi une chanson de l'abbé Pierre Kaelin, Colin et Mariette, interprétée par le Choeur suisse des jeunes, sous la direction de Fabien Volery, mais également André Verchuren à l'accordéon et les Chevaliers du Fiel.

Vincent Francey

Petite vidéo autour du mot arachnoïde, l'une des entrées de mon dictionnaire intime Je de mots.

Vincent Francey

Vert d’hiver vert printemps vert mes yeux verts reflet d’hiver vert mes yeux d’hiver vert mes yeux de printemps vert l’herbe et la feuille vert la mer verte la mer verte la vie verte la vie verdure vert dur dur vert duvet d’hiver hiver sans vert vert sang verser le sang vert viens vert reviens vert reviens vers nous vert d’hiver hiver vous n’êtes qu’un vilain hiver hiver vous n’êtes qu’un vilain vert hiver vert hiver vert hiver vert printemps attends printemps attends vert printemps vert l’herbe…

Vincent Francey

Dans la Cité-État du Vatican, un monsieur qu’on appelle le pape est debout sur son balcon. Ce monsieur le pape porte une grande robe blanche et il parle en latin. Il dit quoi, en latin, ce monsieur le pape de la Cité-État du Vatican dans sa grande robe blanche ? Il annonce la bonne nouvelle, ce monsieur le pape de la Cité-État du Vatican dans sa grande robe blanche. Et la bonne nouvelle qu’il annonce, ce monsieur le pape de la Cité-État du Vatican qui parle en latin debout sur son balcon dans sa…

Vincent Francey

Un paysan avait trois fils. Le premier fut professeur, le deuxième fut musicien et le troisième fit ce qu’il put avec des panneaux solaires et des noix de coco. Ce paysan eut aussi trois filles. La première fut vendeuse de serrures et la troisième vendeuse de portes. Entre les deux, il fallut une éducatrice spécialisée pour conseiller à la vendeuse de portes d’épouser un vendeur de fenêtres. Moralité : l’agriculture, comme l’épouse du paysan, manque de bras.

Vincent Francey

Que reste-t-il de force à la France ? Que lui reste-t-il de liberté ? En ce temps-là, on savait contre qui on se battait : on le reconnaissait à la moustache. Aujourd’hui, l’ennemi sait se faire plus discret. Il est même – et les Forces françaises libres en perdent leur latin – devenu résistant. L’ennemi se tapit dans les poignées de main, il se love dans les caresses, il avance sans masque tout en restant invisible. L’ennemi est plus fort et plus libre que les Forces françaises libres. Alors…

Vincent Francey

Évitons d’en commettre une, car la coquille sans sa queue devient aussitôt coquine eunuque unique niquedouille. Le pèlerin se prend les pieds dans sa bur(n)e et Compostelle s’éloigne du sagouin aussi vite qu’un escargot avec un pied bot fuit les avances déplacées d’une limace gonflée de sel. Bref, la coquille de l’œuf à la coque pousse un cri plus terrible que le hurlement de l’étalon qu’on émascule.

Vincent Francey

Général et diplomate. Est-ce possible ? Où ? Le dictionnaire renonce à établir une nationalité. Général et diplomate à la fois, nous pouvons donc affirmer que c'est impossible, à moins d'être belge avant que n'existe la Belgique et grand d'Espagne et député de la noblesse aux État Généraux de 1789 et révolutionnaire aux Pays-Bas avant de passer au service de l'Autriche. Bref, les technocrates européistes de Bruxelles (Arenberg y est né puis il y est mort et entre deux il a un peu voyagé) sont à…

Vincent Francey

A l’heure où le latin devient une langue deux fois morte (sa deuxième mort étant un assassinat dont les coupables courent toujours), il est plus que vital, au moins deux fois, de néolatiniser nos mots de tous les jours ployant sous le joug (du latin jugum, i, n., qui signifie aussi,cela ne s’invente pas, les liens du mariage ; merci au passage au bienheureux Félix Gaffiot ressorti du fin fond des ruines de ma bibliothèque et merci bien évidemment à madame Braillard) de l’assaut…

Vincent Francey

Peintre-colère, je lis le nom, j’ignore les toiles, je vois du rouge, du sang et des corps démembrés, puis je lis les dates, je me calme, je vois des droites et des dorures qui me rassurent : je peux enfin aller y voir de plus près et je tombe sur une allégorie de la grammaire qui me laisse songeur. J’aurais tant aimé trouver du rouge, du sang et des corps démembrés, même si la grammaire est une forme de torture qui vaut largement l’écorchage à vif et le pal.

Vincent Francey

– Avec, est-ce que c’est bio ? – Biochimique, répondent les savants. – Sans, est-ce que c’est bon ? – Difficile, répondent-ils. – J’ai vécu trente-sept ans en ignorant ce qu’était le diphényle, est-ce que c’est grave docteur ? – Êtes-vous un citron ? – Je l’ignore. – Si vous l’êtes, vous êtes bio. – Est-ce que c’est beau pour un citron d’être bio ? – Je l’ignore. – Et si je ne suis pas un citron, c’est bon quand même ? – Difficile à dire : est-ce que vous vous trouvez beau ? – Je l’ignore. –…

Vincent Francey

Que se passe-t-il en ce moment à Kamechliyé ? Ou peut-être faut-il écrire Qamichly ? Deux écritures, ce sont deux mondes, lesquels ? Je lis : ville de Syrie, à la frontière turque. La question revient : que se passe-t-il en ce moment à Kamechliyé ? Je lis : Erdogan ! Qu’est-ce qu’ils t’ont fait, ces enfants ? L’article – c’est le plus récent, semble-t-il – date du 11 octobre 2019. Les forces turques viennent de prendre la ville. La question revient : que se passe-t-il en ce moment à Kamechliyé ?…

Vincent Francey

Le vadrouilleur va n’importe où au petit bonheur la chance. Il se retrouve ailleurs, là où le voyage organisé n’a pas eu l’idée de s’arrêter pour la vue, et il regarde, il photographie ce joli pont de bois ou cette friche industrielle, il dit bonjour à cette dame inconnue, il lit des noms mystérieux sur des panneaux routiers aux couleurs changeantes. La vie devrait être une grande vadrouille où des bonnes sœurs lancent des citrouilles sur des motards nazis. Souvent, elle fait du surplace, la…

Vincent Francey

Petit pays d’Afrique, voilà ce que je sais de toi, Malawi, petit pays d’Afrique coincé entre des pays plus grands que toi, la Tanzanie, la Zambie, le Mozambique, petit pays d’Afrique si loin de mon petit pays d’Europe coincé entre des pays plus grand que lui, la France, l’Allemagne, l’Italie, petit pays d’Afrique, que de dire de toi qui ne serait pas clichés, habitations typiques (c’est la photo du dico), petites gens noyées de pauvreté, un lac qui a le même nom que toi, Malawi, petit pays…

Diconner commun