Cette fille, son vélo, cette fille, ce mot, fille, comme si me voilà enfin adolescent. Renouveau. Cette fille – ce jour-là, une inconnue ; dans ma tête, parfois, une connue – ce mot, fille, délesté du poids de ce mot, femme, de cette peur – peur des femmes ? – peur de mal dire, peur de dire ce qui ne doit plus se dire, moi si loin de ces mâles qui disent mal – ce rapprochement, mâle et mal – et ce mot, rapprochement, impossible, cette fille fuit, elle est montée sur son vélo et elle fuit, celle inconnue, ce jour-là, mais celle connue fuira-t-elle ? Sans rien dire, sans rapprochement, elle n’aura nul besoin de fuir. Elle sera déjà ailleurs. Cette peur, ce mot peur, mais cet autre mot, renouveau, puis les rapprocher, ces mots, peur du renouveau, peur du rapprochement, peur des filles, peur du vélo. J’ai voulu remonter à vélo. J’ai eu peur, à la descente. Des promeneurs, des chiens, des freins qui marchent trop bien. Avec les filles aussi, mes freins marchent trop bien. Je me réfrène. Cette fille, son vélo, remonter sur mon vélo pour la rattraper, mais cette fille, son vélo, c’est un vélo électrique, cette fille, son vélo, c’est de la triche, elle fuit et je cours tout seul, comme dans la chanson, je cours et me sens toujours tout seul, et courir tout seul, ça fait mal, alors je nage et je renouvelle mon corps à grands coups de triathlon et cette fille, son vélo, celle connue ou celle inconnue, se dira : ce garçon, son corps, renouveau. Et le mot rapprochement effacera le mot peur.
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