Blog suisse de littérature

Crépuscule

Marie Laurencin désormais n’est plus qu’un nom dans une chanson de Joe Dassin, une sorte de pin-up qui se dandine sur les dunes le cul à l’air. Pourtant Apollinaire, qui aima jadis la même Marie Laurencin, évite – nous hélas pas – de tomber dans le scabreux. Certes, l’arlequine s’est mise nue mais l’étang ne mire que l’idée de son corps, son corps poétique, son corps inventé sur les tréteaux d’un théâtre intérieur amoureux. Qui sont ces fées ? Qui sont ces Bohémiens ? Qui sont ces biches et ces nains ? Ils sont un tableau – une aquarelle de Marie Laurencin, disait la chanson – rebarbouillé avec les mots, une mise à plat, une mise à l’en-vers des couleurs et des formes oubliées, une façon pour l’amoureux délaissé de faire en sorte qu’on l’aime encore lorsque l’amour sera mort. Mais l’amour, vivant ou mort, n’est qu’une arlequinade crépusculaire.


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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.