Beau-fils, frère et père d’empereurs romains, sur le CV, ça fait joli, mais en vrai, tout le monde s’en tape, du bon Drusus. Auguste, oui, on s’en souvient, du divin Auguste chanté par Virgile, on a tous appris des trucs par cœur là-dessus, il est devenu star jusqu’au cirque Knie, le père Auguste ; Tibère, passe encore, Claude à la limite, on ressent un vague ressac de tragédie où se réveillent des Britannicus et des Agrippine ; mais Drusus, coincé entre ces peoples, ne fait pas le poids. Il a beau porter beau, il a beau avoir conquis – quelle lointaine contrée sans intérêt a-t-il conquis, le père Drusus ? –, il a beau avoir été sans peur et sans reproche comme tout patricien qui se respecte, il n’a pas, le pauvre Nero – ça serait pas le grand-père de ce grand artiste un brin mégalo qui fit un feu de joie de la jolie ville de Rome ? –, il n’a pas, disais-je, le cher Claudius Nero Drusus, droit à la moindre petite mention dans les rares bouches encore latinisantes qui prêchent à contre courant dans nos écoles barbares. Bref, si tous les chemins mènent à Rome, plus personne n’y a rencontré le vieux Drusus depuis des lustres. Lançons donc un avis de recherche : Wanted, Drusus, 10$.
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