Ecurie (n.f.)
A l’étable, interviennent les savants faux. Non, à l’écurie. Le cheval, on le mettait à l’écurie au cheval, mais ça faisait longtemps qu’il n’y avait plus de cheval, le dernier, c’était quand papa était gamin, qu’il avait eu les oreillons et qu’il était allé à selle. Il vous racontera tout ça mieux que moi. Dans l’écurie au cheval, il y avait - et il y a toujours - des oignons, étalés pour l’hiver, tristes à pleurer quand on les sortait de la pénombre comme on cueillait, dans la cave chez l’oncle, les endives trop amères.
Il y avait aussi la grande écurie, celle des vaches, réservée au patron, et la petite, de l’autre côté (était-ce en-ça ou en-là ?), celle où il fallait sortir les fumiers des génisses sans recevoir de coup de queue ni de sabot.
Sous les assots, c’était le bouetzon. Quand le cochon sortait, c’était pour finir en saucisses aux choux, qu'on préparait dans la même cave que celle où poussaient, l'hiver, les endives. Terrorisé par les cris de la bête, j’allais me cacher le plus loin possible et le soir on bouffait tout de bon coeur, les oreilles, la queue en tire-bouchon et les pieds.
L’écurie sans cheval, c’est l’enfance sans caillebotti, la chaleur du ventre des vaches, le goût du lait sans antibiotique dont on fait le béton et le parfum enivrant de la beuse fraîche quand des vaches les culs rient.
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A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
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