Faune (n.f.)
La faune, il ne faut pas la chercher, ni la chasser. Elle vient à nous et elle nous dévore. Pourtant, les petits oiseaux que j’entends gazouiller dans la glycine sont aussi la faune, comme si le mot sélectionnait non dans sa définition (« ensemble des animaux ») mais dans son écho des animaux plus animaux que d’autres, des animaux de sang bleu, fauves, félins, carnassiers ou marsupiaux, qui ont acquis le droit de fauner.
De plus, la faune sonne exotique. Nos bêtes à nous, chevreuils, sangliers et chiens errants, en sont exclus. La faune est l’aristocratie de la jungle, la haute société des terres sans hommes, la pointe de l’iceberg animal qui émerge de l’Afrique profonde.
Puis surgit une faune humaine, bigarrée, terme dont le mystérieux sens ne peut s’appliquer qu'à une foule devenue animale à force de fréquenter les rats et les chats de gouttières. Chez nous, primates supérieurs, la faune est roture, rature, bougresse et décatie, comme si s’opérait une fusion carnavalesque et féroce entre la lie de l’humaine condition et l’élite de l’animalité sauvage, comme si les bas quartiers des villes tentaculaires se faisaient bouffer par la forêt vierge vengeresse.
Bientôt, puisque l’apocalypse est en marche, nous serons tous frères de faune, hommes et bêtes, femmes et guenons, robots et limaces. Et la flore, ce jour-là, nous rira au nez en se tournant pour de bon vers le soleil.
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A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
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