Blog suisse de littérature

Fertiliser (v.tr.)

  • Vincent Francey

C’est le rêve de tout homme qui se respecte. Ô ma douce amie, qu’il me serait agréable de vous rendre féconde, dit le délicat. Viens là que je te fertilise, affirme le grossier. Cela revient au même. Les hommes, qui ne donnent la vie que par procuration, n’ont que ce mot à la bouche : fertiliser. Il faut produire, reproduire et se reproduire, c’est la société de fertilisation. Tant pis si pour fertiliser, il faut s’asperger de saloperies et asperger des salopes – le grossier prend toujours le pas sur le délicat – l’essentiel, c’est de ne pas être descendu sur terre pour la laisser désertique. Faisons-y pousser tout et n’importe quoi, des mômes ou des patates, des gratte-ciels ou des tas de fumier, mais faisons en sorte que ça se fertilise. Alors, les gars, vous êtes prêts à balancer la purée ? Le grossier vient d’asphyxier le délicat. Tant pis. Les délicats, de toute façon, sont de mauvais fertilisants.

Quelques grossièretés à propos du verbe fertiliser.


Post précédent20 août 2015Post suivantLéo Ferré, Ma Bohème

Commentaires et réponses

×

Nom est requis!

Indiquez un nom valide

Adresse email valide requise!

Indiquez une adresse email valide

Commentaire est requis!

* Ces champs sont requis

Soyez le premier à commenter

A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.