Forces françaises libres (FFL)

Que reste-t-il de force à la France ? Que lui reste-t-il de liberté ? En ce temps-là, on savait contre qui on se battait : on le reconnaissait à la moustache. Aujourd’hui, l’ennemi sait se faire plus discret. Il est même – et les Forces françaises libres en perdent leur latin – devenu résistant. L’ennemi se tapit dans les poignées de main, il se love dans les caresses, il avance sans masque tout en restant invisible. L’ennemi est plus fort et plus libre que les Forces françaises libres. Alors comment le combattre, cet ennemi d’un nouveau style ? Faut-il prendre les armes ? Il est bien plus meurtrier que les armes, l’ennemi caché sous les gestes du quotidien. Faut-il traverser la Manche ? Pas la peine, l’ennemi y a déjà débarqué, éternuer dans sa manche suffit. Alors que faire si on veut se battre ? Rien. Comment ça, rien ? Il faut apprendre à ne rien faire. Les derniers membres vivants des Forces françaises libres, ça les arrange bien, cette consigne de ne rien faire, vu leur âge. Mademoiselle – le vieux héros a conservé les belles manières de l’ancien temps – savez-vous que c’est vous maintenant l’héroïne qui sauve le pays ? L’infirmière sourit derrière son masque. J’en parlerai au Général. Elle soupire. Vous savez, monsieur, nous sommes désormais gouvernés par des banquiers.