Blog suisse de littérature

Frédéric Lordon, Capitalisme , désir et servitude, Marx et Spinoza

Nous vivons dans la servitude volontaire, déclare Lordon. Pourquoi ?

Parce que le capitalisme parvient à nous faire désirer ce qu’il veut que nous désirions. Alors que le salariat impose que notre force de travail soit soumise à l’intérêt des autres, le capitalisme parvient à nous faire croire que nous travaillons pour nous-mêmes, pour notre propre bonheur, pour notre propre joie. Afin que les maîtres profitent mieux de ce qu’ils attendent de nous, il est nécessaire que nous croyions que c’est pour nous-mêmes, pour notre propre intérêt, que nous travaillons, pas pour celui de cette poignée de milliardaires qui se gavent sur notre dos. Le désir-serviteur doit s’aligner au désir-maître et tout le monde sera content.

Pourtant, ce désir que l’on croit satisfait n’est pas le nôtre, il est une nouvelle forme de l’aliénation, dont nous ne pouvons nous échapper qu’en nous réappropriant notre propre désir, c’est-à-dire les fruits de notre travail.

En alliant la pensée sociale de Marx et l’analyse des affects selon Spinoza, ce livre nous permet de comprendre un peu mieux les délires des prisonniers heureux que nous sommes devenus et d’imaginer une société où les désirs de tous ne seraient plus manipulés dans l’intérêt de quelques-uns.


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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.