Georges Haldas, Gens qui soupirent quartiers qui meurent
Elle y écrit la ville d’avant, ses gens, ses places ombragées, ses défilés d’enfants, ses belles de jour, ses vélos de fortune, ses bouchers mélancoliques et ses typographes taciturnes.
La lecture de cette errance à travers les rues et les souvenirs suscite à la fois le rire et la mélancolie, l’ivresse et la gueule de bois. Tout un monde y reprend vie. On y croise des humains improbables, de ceux qui ne s’inventent pas, de ceux qui traversent la ville juste pour que Georges Haldas, du fond d’un café, puisse en tirer un portrait pittoresque, attendri, presque amoureux.
On a, le temps d’une lecture, le sentiment que ce vieux bavard est là, à côté de nous, dans la cuisine du Café des Vieux Marchands, et qu’il raconte sans fin, tard dans la nuit, des souvenirs qu’il refuse de voir s’en aller en même temps que les bâtiments qu'on démolit et que les amis qu'on recroise par hasard ratatinés dans des maisons de retraite ou dont le nom nous saute aux yeux fatigués dans les avis mortuaires du défunt Journal de Genève.
Les gens soupirent, les quartiers meurent, puis les gens meurent, et les quartiers soupirent. Georges Haldas est mort lui aussi mais la justesse de ses récits fait renaître tout ce qu’on croyait mort avec lui.
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A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
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