Blog suisse de littérature

Herbe (n.f.)

Il est fini, le temps où on allait à l’herbe.

Papa motofauchait puis l’autochargeuse bouffait le tout pour le recracher aux vaches qui digéraient, de leurs quatre estomacs puissants, trèfles et pissenlits. Parfois – horreur ! – poussaient des lampées. Il fallait les fuir comme une peste qui s’abattrait sur le troupeau.

L’herbe ce printemps (le chant des sources, chanterait le poète) n’a pas envie de sortir de terre. Elle ne sera bouffée que par les champignons-maisons qui poussent comme la mauvaise…

Non, l’herbe ne sera jamais aussi mauvaise que les horreurs qui prennent sa place. Mais elle poussera quand même, l’herbe, entre les dalles de ma terrasse et entre les catelles, pour le pur plaisir d’emmerder le citadin venu à la campagne piétiner chardons et coquelicots.

L’herbe meurt mais ne se rend pas, même si, comme le chantait Raymond Devos, « un jardinier qui sabote une pelouse est un assassin en herbe ». 


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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.