Laurent Gaudé, De sang et de lumière
De sang et de lumière se lit comme de la prose. On sent le romancier derrière le poète. On sent surtout l’homme révolté, le cri de rage face à la misère, le désir profond de partager la souffrance des humbles – c’est-à-dire des humiliés – afin de la transcender.
Des Africains dépossédés de leurs terres et de leur mémoire aux Kurdes exilés, des misérables de Calais – il y a du Victor Hugo dans Laurent Gaudé, le même souffle d’empathie, la grandiloquence en moins – aux assassinés des cafés, ces poèmes tentent de réveiller les mots pour les balancer à la figure des endormis. La poésie à nouveau est utile. Elle donne la parole, l’incantation, la prière aux sans-voix, aux sans-dents, aux sans-Dieu. Modeste, elle ne prétend pas à la Révolution des formes, elle dit avec justesse des mots charnels et bons, des mots de sang et de lumière, afin qu’un peu de soleil vienne éclairer ces hommes et ces femmes à l’agonie que le vent du monde arrache à leur vie.
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A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
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