Est-ce cela, vivre en ermite ? Est-ce cette transe ? Est-ce ce surgissement du gruyère et des culs roses ? Est-ce cette prière inquiétante ? La tentation de l'ermitage est la tentation du poète, se reclure au fond des bois, s'enfermer en soi-même, chercher sa propre nuit et la proférer face au ciel. Pourtant, cet ermite s'ennuie des villes, il laisse venir à lui ce qui vient, celles qui viennent, ce qui se dresse ne tombe pas dans la méditation. Si c'est cela, vivre en ermite, si c'est se délecter de mots incongrus et de sensualités éphémères, si vivre en ermite, c'est vivre en poète, il se pourrait que soudain les mots ici gueulés, je les gueule tout seul, loin du monde, comme si ce n'était que mon estomac et mon nombril qui désormais étaient les dépositaires de la parole révélée, car Apollinaire est plus mystique que maintes mélopées estampillées made in Dieu.