Philippe Descola, Par-delà nature et culture
Il montre en effet que cette séparation est l’apanage de notre modernité occidentale et qu’elle est très loin de faire l’unanimité dans l’humanité.
Il y aurait, selon Philippe Descola, quatre grandes façons de concevoir les rapports entre les hommes et le reste du monde : l’animisme, qui voit des différences physiques entre les êtres mais une ressemblance dans leur intériorité et considère les animaux et les plantes comme des personnes, certes à l’aspect différent du nôtre, mais dont le rapport au monde est fondamentalement identique au nôtre ; le naturalisme, qui au contraire voit des ressemblances physiques mais distingue les êtres par leur intériorité, leurs facultés intellectuelles et morales (nous sommes, nous modernes européens, des naturalistes) ; le totémisme, qui constate des ressemblances à l’intérieur et à l’extérieur ; l’analogisme, qui voit au contraire d’abord les différences et les individus pour mieux ensuite les relier et les hiérarchiser.
Ce livre donne une multitude d’exemples passionnants de ces différents types de rapport au monde. On s’y perd souvent, en particulier dans le totémisme australien qui se situe à des années-lumière de notre vision du monde, mais on comprend vite qu’aucun groupe humain ne peut s’accaparer le monopole de la vérité des rapports entre nature et culture. Par-delà nature et culture est un nécessaire décentrement pour faire tomber de haut nos bêtes certitudes locales.
Commentaires et réponses
A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
Soyez le premier à commenter