Blog suisse de littérature

Pierre Bergounioux, Catherine

  • Vincent Francey

Catherine n’est plus là. Plus rien n’est là. Le personnage, à la fois il et je, flotte dans un monde qui ne lui dit plus rien. Il s’en veut de n’avoir pas été à la hauteur, se terre au milieu de nulle part, voit s’agiter autour de lui des nattes d’écolières – il est vaguement professeur de français, obsédé par Flaubert –, puis fait face à des notaires flasques et à deux voisins chasseurs qui ne lui veulent pas du bien. Surtout, il attend. Il attend qui ? Il attend Catherine, bien sûr. Lui répondra-t-elle ? Le fusil est à portée de main. Soudain, tout s’accélère. Il revit. Il court. La tragédie s’est déplacée. Mais la mort rôde et le lecteur sort du roman comme on sort d’un cauchemar. Il ne sait pas s’il doit s’identifier au pauvre type qui n’est rien sans Catherine et il se dit que lui aussi, il est vaguement professeur de français et que lui aussi, il attend depuis toujours des Catherine qui ne viennent pas mais que comme elles ne sont jamais venues, ces Catherine à lui, le monde reste stable, tant bien que mal.

Impressions éparses après ma lecture du roman Catherine de Pierre Bergounioux.


Post précédentPhotogriffouille 76Post suivantLe Cygne, Gletterens, dimanche 25 juin 2017, 18h50

Commentaires et réponses

×

Nom est requis!

Indiquez un nom valide

Adresse email valide requise!

Indiquez une adresse email valide

Commentaire est requis!

* Ces champs sont requis

Soyez le premier à commenter

A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.