Récit (n.m.)
Là, je pourrais faire mon malin, c’est-à-dire mon narratologue, balancer à la gueule impressionnée des incultes une tonne de schémas narratifs ou actantiels et me soûler – tout en soûlant mes lecteurs - de points de vue internes et externes, de prolepses, d’analepses et d’ellypses, bref me prendre pour Genette ou pour Todorov (ça fait toujours bien de citer des noms, d’ailleurs allons-y franco : ressuscitons les formalistes russes, Bakhtine et Jakobson, Zinoviev et Kamenev, Bikov et Khomutov).
Mais un récit, ça ne s’analyse pas, ça se raconte, ça pousse dans l’esprit dérangé de quelques fous et ça se jette à la figure des autres pour les effrayer ou pour les rassurer, pour les faire rire ou pleurer, pour les mettre dans son lit ou dans la tombe, pour les tourner en bourrique ou pour leur montrer la voie de la sagesse.
Situation finale : les autres écoutent poliment, vivent heureux, ont beaucoup d’enfants.
Elément perturbateur : tout récit ment, devient story telling ou fake news, tout un tas de mots anglais qui croient réinventer la roue de ce qu’on nous raconte depuis la nuit des temps.
Au fond, aucun récit n’a de début ni de fin.
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A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
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