Blog suisse de littérature

Reflet (n.m.)

  • Vincent Francey

Lueurs dans la nuit derrière un grillage. Terrain vague. Parking. Un train passe. Fuite horizontale. Une tour à angle droit du train zébrée d’escaliers. D’autres flashs. Lampes qu’on allume et passants pressés.

Le reflet d’un homme. Il porte un col roulé blanc et se penche en avant. Il boit un café et il lit. Il parle à quelqu’un qu’on ne voit pas. La guirlande de lumière tranche la vitre. Les branches d’un arbre se mélangent à l’homme au col roulé. Il doit avoir la soixantaine. Le soleil illumine les balcons. Des voix albanaises bercent les dodelinements de l’homme.


La porte automatique s’ouvre sur la pleureuse. Elle demeure immobile au milieu du va-et-vient. Une femme porte son bébé devant elle. D’autres gens. Certains dans l’ombre d’autres en pleine lumière. Une vitrine et le scintillement des bracelets. Christ. Un peu d’eau encore sur les pavés. Un poteau.

La salle de pause. Petite table ronde. Il est assis. Elle s’est levée. Il a posé la tasse vide sur la table. Elle s’en va. Elle lui jette peut-être un dernier regard en refermant la porte. Il reste assis. Il pense.

Vitrine de la librairie. Rectangles arrangés. Piles de livres. Les deux libraires en face l’une de l’autre. Les mains s’agitent. Les visages sont cachés. Un passant a tourné la tête. Les mains de la libraire comme une gamme sur une clarinette. Le passant ralentit. Il hésite. Librairie Albert le Grand. Il s’en va.

Le parking est plein. Agitation devant l’horodateur. Deux hommes en orange et un homme en gris. Ils parlent fort. Font de grands gestes. L’appareil ne vous a rien fait. Le passant tourne la tête. Il accélère. Le jeune homme qu’il croise sourit tout seul. Il chante. Blanc comme un cierge de Pâques.

Trois adolescents alignés derrière leur pupitre. Les crayons à l’oblique. Les mains tracent des sillons sur des feuilles blanches. L’un des trois se gratte l’oreille. Ils écrivent. Der Kamin. Ils effacent. Ils s’arrêtent quelques secondes pour réfléchir. La cheminée. L’un s’étire. Un autre tapote la table de ses doigts. Le troisième porte la main à son front.

Quelques reflets d'une journée en suivant la troisième proposition de <link https: www.tierslivre.net spip écrire>l'atelier écrire/film proposé par François Bon (avec Jacques Brel, à cause de blanc comme un cierge de Pâques).


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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.