Serment (n.m.)
On a juré trop fort. On a hurlé qu’on serait fidèle pour l’éternité. On a gravé sur le marbre l’enthousiasme d’un moment.
Le lendemain déjà, voilà la tentation : et si on s’était gourré ? et si on faisait table rase ? retour à la case départ ? et si on envoyait se faire voir chez les Grecs ceux que le serment nous a rendu parasites ?
Le surlendemain, c’est plus fort que nous : le serment ? quel serment ? Je n’ai jamais dit que…
L’opération Barbarossa était déjà en élaboration lorsque Ribbentrop signait le pacte. Un pacte est moins qu’un serment. On le brise avec moins de plaisir. On ment avec moins de perfidie. On trahit par la petite porte. Briser un serment, c’est se renier, c’est renaître, c’est se transfigurer, c’est le plus grand serrement au cœur que puisse ressentir l’homme libre. On se soumettait aux princes par serment. Ou à Hitler. Ou à Mao.
Briser le serment, c’est choisir de ne se soumettre qu’à soi-même, de devenir son propre prince, son propre Hitler, son propre Mao, parce que le serment ment, comme Mao, comme Hitler, comme moi.
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A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
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