Siècle (n.m.)
Certains siècles sont particulièrement durs à avaler, à commencer par l’infect vingtième siècle au goût de sang, de cendre et d’huile de napalm. D’autres se dégustent avec plus de plaisir, comme ce lumineux dix-huitième siècle où, dans l’image déformée par le temps que nous en avons, tout un chacun jouait au philosophe en se goinfrant de pâtisseries dégoulinantes de miel et de caramel dans des châteaux resplendissants d'or et de pierreries.
Mais peut-on réduire cent ans à une idée, condenser le temps le plus long que l’on puisse imaginer pour une vie d’homme en quelques figures imposées ? Louis XIV comme archétype du dix-septième, alors que le moindre bouseux de son royaume est mille fois plus représentatif de son siècle que le soleil de Versailles ; Voltaire, pour faire croire que le monde est devenu, d’un coup, libre de l’emprise mortifère des religions ; Hitler, pour enfoncer plus encore le vingtième siècle dans la barbarie qu’il s’est infligée.
Au fond, les siècles, ça n’existe pas, et ça fait des siècles qu’on le sait. L’être humain, qui n’est qu’une étincelle, ne peut pas penser le temps long sans tomber dans le vertige de son insignifiance et sans songer que, pour les siècles des siècles, il n’est rien de plus qu’une poussière d’éternité.
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A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
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