Un jour, elle est à l’assurance à soixante pour cent, le lendemain à trente, la semaine suivante, elle ne vient que le mardi de onze heures à quatorze heures, comment voulez-vous ? Décidément, le personnel, de nos jours, on peut plus compter dessus, on s’en sort plus et par-dessus le marché t’as les assurances, les médecins, les petits jeunes qui viennent à la carte, ceux qui se cassent le bras ou la tête, ça n’arrête pas. On devrait pas badiner. Tu veux pas bosser ? Congé, terminé, basta. La Mexicaine, non la Marocaine, chez ceux d’en face, ils l’ont virée. Tu dois pas faire du social, parce la restauration, c’est un métier, on peut pas faire n’importe quoi. Y’en a même qui veulent pas faire la vaisselle, tu te rends compte ? Un soir, elle se tenait au parasol pendant qu’il y avait de la musique. « Le pole dance, ça fait partie du job ? », que je lui ai demandé. Non, décidément, c’est plus ce que c’était, le respect se perd. Des fois, elles ont l’impression qu’on est des copines, mais la patronne, c’est qui ? Bon, je les tutoie, d’accord, mais on n’a pas gardé les cochons ensemble, ça y’en a qui comprennent et d’autres pas. Non, décidément, y’a des jours. Bon, là, c’est calme, mais il faut couper le pain, vous m’aidez ? Moi, je bois un café. C’est ça, au revoir monsieur dame ! Si même les clients refusent de bosser, autant mettre la clef sous le paillasson.
Soyez le premier à commenter