Victor Hugo, Lucrèce Borgia
Victor Hugo peut la peindre à la fois sans pitié et pitoyable. Il peut la condamner tout en l’absolvant. Il peut en faire un objet de dégoût et la malheureuse victime d’un destin injuste.
La pièce ne cache pas longtemps la révélation finale. On sait d’emblée que cet homme qui la hait autant qu’il adule sa mère, est précisément le fils de celle qu’il hait. On sait que ce nœud est inextricable, qu’il va fatalement se briser dans la mort, que Lucrèce Borgia ne peut pas, même si elle redevient humaine, ne pas payer pour ses crimes.
Hugo soigne la mise en scène. Il noircit la marche funèbre en même temps qu’il dégrise l’orgie. Il entoure ses héros tragiques de fanfarons et de jaloux. Il empoisonne son spectateur sommé de choisir entre l’amour d’une mère et la punition d’une criminelle.
Distillé à la bonne dose, le théâtre peut parfois faire plus d’effet que la cantarella.
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A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
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