Blog suisse de littérature

Voie lactée ô sœur lumineuse

Les poètes ont tendance à parler faux. Parler faux le langage des beaux parleurs. Parler faux aux femmes parce désirant trop dire le vrai. C’est que les poètes aiment les mots plus que les femmes. C’est que les poètes s’inventent des tragédies. C’est que les poètes se suspendent eux-mêmes sur la tête sept épées de Damoclès. Il leur faut des mots rares pour bricoler des bouquets de fleurs à la hauteur de leurs amours compliquées. Il leur faut des muses, des nymphes, des pyraustes, des égypans et le tonneau des Danaïdes au pluriel. Alors, c’est fatal – les poètes aiment la fatalité – les parleurs ordinaires ont perdu le fil – le fil d’Ariane, ajoute le poète qui s’englue dans sa mythologie mitée – et les femmes vaguement séduites ne comprennent pas ce qu’ils veulent d’elles, ces poètes qui disent argyraspides et dendrophores. S’ils avaient commencé – et terminé – par un cul de dame damascène, le message aurait été plus clair. Elles auraient tweeté #balancetonporc et n’auraient pas perdu leur temps à se triturer les méninges pour savoir où ils voulaient en venir, ces poètes qui ne sont – elles avaient cru un instant au miracle – que des hommes.


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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.