Yann Moix, Terreur

• 11.12.2017

Y parvient-il ? Personne ne peut y parvenir. Il esquisse quelques idées, lance quelques (trop) belles formules, essaie d’énoncer l’absurde absence de pensée des terroristes.

Rien, rigoureusement rien, ne peut expliquer l’attentat terroriste, l’assassinat de gens ordinaires pris au hasard, mais rien, c’est précisément ce que cherchent les terroristes, ce rien que leur vie a été et ce rien que sera leur mort. Seul comptent l’acte de tuer et l’acte de mourir, mais ces actes s’effacent à peine sont-ils accomplis. La vie, pour les terroristes, assène Yann Moix à n’en plus finir, n’est que ce qui précède la mort, ce qui la justifie, ce qui lui donne du sens ou fait semblant de lui en donner.

Et Dieu dans tout ça ? C’est la même chose, le même rien qui justifie tout et n’importe quoi. Le Dieu des terroristes est une marionnette qu’ils agitent dans le vide et qui les agite eux aussi dans le vide. Les terroristes tuent au nom de Dieu et ce faisant, ils tuent Dieu.

Mais il me semble que me voilà pris moi aussi dans la logorrhée de Moix, que Moix, c’est moi, alors qu’au cours de ma lecture, j’ai été constamment agacé par l’aplomb des affirmations de l’auteur, par leur caractère définitif, par leur certitude d’être vraies.

Au fond, tout ce qu’on affirme sur le terrorisme ne peut être que du blabla, parce que la terreur, c’est le silence. Mieux vaut donc parler, dire n’importe quoi, mais parler quand même, parce que parler, c’est vivre.