Blog suisse de littérature

14 septembre 2015

  • Vincent Francey

Le lundi de bénichon digère. Il a mal au dos. Il bâille. Je me suis senti de la campagne le temps d’un week-end. J’ai revu Ducrot, le crâne toujours plus lisse, Pompon, fidèle à lui-même, plus paysan que jamais, quelques filles qui se pâment – il en existe encore – devant Patrick Bruel et en fin de soirée Petit Dougoud. Il y avait aussi A. Comme un fantôme. On fait comme si. Invisible. Toujours timide. Jolie. J’étais fou. La Suze, bien sûr, à flots, descendre par le Rio, café noir, les enfants tôt le matin, un pot de moutarde de bénichon qui se brise. Porte-malheur ? La fête reprend, grasse et rigolarde, l’oncle Hubert et le cousin Hugo entre fanfioules et gros cigare, encore un verre de rouge, le délice du jambon pendant que je sers les cafés, les beignets oubliés vendredi, les cuquettes de maman, merveilleuses parce qu’elles ne sont pas des merveilles. Bref, la bénichon est une machine à remonter dans le bon vieux temps. On prend les mêmes et on recommence, en un peu plus vieux chaque année. On prend les mêmes, mais on ne prend pas A. La bénichon gave. On est replet. Elle me replaît, l’espace d’un fantasme. On est lundi de bénichon, retour au temps présent.

Journal de lundi de bénichon, avec une chanson de Patrick pour faire plaisir aux filles.


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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.