22 novembre 2014

• 08.08.2017

Il aurait fallu les écrire tout de suite, mais j’étais au volant, entre Villaz-Saint-Pierre et Romont, à la bourre pour une répétition.

Le titre, ce sera forcément L’homme à la valise. Il prendra le train tous les matins à la même heure, rentrera tous les soirs à la même heure aussi, disparaîtra un jour pour de bon, réapparaîtra peut-être. Tout sera raconté par les gens du village, son frère Squich, des mégères au jardin, le chef de gare, le régent, le curé et son frère qui courait après les servants de messe, le facteur Bizule, Bascule, Saucisse (peut-être est-ce la même personne, une sorte de schizophrène, un Gollum de village), le député Curty, des paysans, des meuniers, des musiciens de fanfare, des chanteurs de chœur mixte, des étrangers du dehors, des marie-couche-toi-là et des coureurs de jupons, des sainte-nitouche et des buveurs de cidre (le treizième tonneau de l’année était offert à Villarey).

Il faudrait que l’homme à la valise lui-même s’exprime aussi, sans qu’on sache que c’est lui ou sans qu’on sache ce qu’il trame. Il faudrait qu’on se demande ce qu’est devenue sa femme. Dans la valise peut-être… Il faudrait des taiseux et des grandes gueules, des cuits et des moralistes, des notables qui se croient importants et des pauvres diables.

L’année passerait, les rogations, la Fête-Dieu, le concert annuel de la fanfare, la sortie des contemporains, les moissons, le 1^er août, la bénichon, la Toussaint, le brouillard,  le vide de l’hiver.

Ce qu’il faut éviter, c’est le lieu (Cousset bien sûr, mais jamais dit) et c’est la date (quelque part après guerre, peu après; l’homme à la valise y a peut-être joué un rôle; est-ce un espion ? un déserteur ? un assassin ? un simple travailleur ? on n’en saurait rien, peut-être une révélation surviendra-t-elle au cours de l’écriture).

Allons-y.