Blog suisse de littérature

26 juillet 2015

  • Vincent Francey

Etrange idée que d’égrainer ces mots, que de poursuivre le flux sans fin des discours, que d’écrire au lieu de vivre. Je n’ai rien à raconter mais j’aime raconter ce rien, parce que la vie demande à être écrite pour ne pas s’envoler. C’est l’oiseau dans la volière qui se cherche dans l’écriture, le bel oiseau triste, prisonnier dans un monde qu’il ne comprend pas. Ses plumes, et la mienne, métaphorique, parce qu’il est loin le temps où j’écrivais à la plume, colorient les murs de sa – de notre – prison. Le corbeau est libre : il est noir. L’enfermement permet le regard. J’ai trois mètres devant les yeux. Je ne les épuiserai que dans cent ans. Je les triturerai, je les pointillerai, je les assommerai de mots, de phrases, d’idées, de cailles de poules. Ecrire, c’est barbouiller ce qui nous entoure, cette bulle dans laquelle nous gesticulons pour rien et que nous croyons pouvoir faire éclater sans que nous-mêmes n’éclations avec. En attendant le boum final, éclatons-nous, vivons la fête de nos cervelles en quête de liberté, écrivons la vie pour la peupler d’une foule illusoire mais belle de plaisirs insensés.

Petite réflexion sur la manie d'écrire.


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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.