Blog suisse de littérature

28 février 2015

En finir avec février au plus vite. Qu’on m’amène le printemps ! Le ciel gris ne veut plus trop neiger. Casse-toi, pauvre con ! Heureusement que les politiques, par leurs grandes phrases, nous rendent la vie plus supportable.

Louis Duc est mort. Il était le dernier (à moins que les autres ne se cachent bien) politicien honnête. Il s’insurgeait. Il défendait les petits contre les injustices. Il ruait dans les brancards. Plan de carrière ? Que dalle. Idéologie ? Si peu : crier contre les imbéciles, faire plier de rire les députés qui le prenaient pour un extraterrestre, alors que ce sont eux, les petits hommes, puisque la langue de bois les immobilisent devant un monde sur lequel ils n’ont aucune prise. A force de mentir, les voilà Pinocchio, pantins sans vie qui s’agitent dans le vide.

Le pouvoir, qu’ils croient renifler, est ailleurs. Il est dans les pattes pleines de fric des financiers, des vendeurs de rien, de ceux qui vendraient du sable dans le désert, des loups de Wall-Street. En regardant le film de Scorsese, je n’ose croire qu’il s’agit d’une vue réaliste du petit monde sans vergogne qui vend l’eau, la terre, le feu et l’air comme si c’était des grille-pains. Et pourtant, cette débauche sans fin (la fin, et la faim, c’est pour leurs victimes, dont ils ignorent jusqu’à l’existence) est crédible parce que, regardant dans mon divan défoncé l’orgie des nantis, je me sens un peu l’envie d’y participer, de me défoncer à la coke et de défoncer des putes par centaines. Bien sûr, la morale, chez moi, c’est-à-dire, chez un type normal, revient, elle fait son Louis Duc, elle s’indigne un chouilla, mais la séduction du fric et de la liberté (le terme est faux, mais c'est pensé ainsi) qu’il permet est diabolique.

Satan n’est pas seulement caché sous la barbe des fous qui massacrent les statues de Mésopotamie et qui violent les femmes yézidies. Ça, c’est l’humanité dans la profondeur de sa connerie. Satan, c’est ce qui la rend possible, cette connerie, c’est l’oubli de la sacralité de l’être humain, alors que Dieu, c’est l’homme. Celui qui ne comprend pas qu’il est nécessaire de respecter l’ensemble des êtres humains est un hérétique. Les loups de Wall-Street et les djihadistes sont dans le même camp, le camp de la mort, de sinistre mémoire. 


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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.