3 mars 2015

L’adulte se complique la vie. Il se cherche des ennuis, des responsabilités et du stress pour se faire croire qu’il est important et qu’il compte dans le monde, alors qu’il est le même morpion que le reste de l’humaine condition.

Il y a des gens qui comptent tous leurs pas, qui analysent la qualité de leur sommeil, qui chiffrent leurs rêves, qui se laissent trifouiller par des petits machins électroniques. Ces gens-là sont des petits zinzins. Ils se font berner (j’avais un autre mot en tête, même plusieurs, tous plus grossiers les uns que les autres) par ceux que ces données ridicules intéressent : les assureurs, qui bientôt calculeront les primes d’assurance-maladie en fonction de ces chiffres à la con (puisque je cède à la tentation de la grossièreté, les mots qui m’étaient venus à l'esprit tout à l’heure, c'était baiser, puis enculer).

Michel Foucault parlait de biopouvoir, je crois, pour évoquer cette tendance du pouvoir à s’insinuer jusque dans notre propre corps, jusque dans notre quotidien le plus banal, jusque dans notre sommeil même. Il n’est pas de tyrannie plus mesquine et plus mortifère que celle qui s’exerce sur nos corps eux-mêmes et que nous croyons choisir en toute liberté, alors que derrière, ce sont les vendeurs de pseudo-bonheur qui s’en foutent plein les poches.

La santé, c’est de l’argent. Sentez comme il n’a pas d’odeur.